La dernière reine d'Ayiti

Elise Fontenaille

Le Rouergue

  • Conseillé par (Libraire)
    22 avril 2016

    Encore une pépite découverte dans la collection doado du Rouergue ! Elise Fontenaille fait partie de ces auteurs qui savent aborder des sujets douloureux, ces parts sombres et méconnues de l’histoire, dans des romans accessibles aux adolescents.
    Après avoir traité dernièrement du génocide en Namibie à travers les yeux d’Eben et de la maltraitance infantile à travers la jeune Eva, Elise Fontenaille nous parle maintenant du massacre des Taïnos, peuple paisible et prospère, par la voix de Guaracuya, 15 ans. Sur une île paradisiaque des Caraïbes (composée aujourd’hui d’Haïti et de Saint Domingue), les indiens Taïnos vivent dans un environnement luxuriant et chatoyant, dirigés par leur reine bien-aimée, la douce Anacaona. Leur monde n’est que paix et douceur de vivre, ponctué le soir par les rites sacrés et offrandes aux Zémis, leurs dieux bienveillants.
    Quand un matin de 1492 trois énormes bateaux espagnols arrivent près des côtes avec à leur bord un grand nombre de soldats, la reine Anacaona donne l’ordre de les accueillir avec chaleur et honneurs. Les hommes se repaissent des offrandes de leurs hôtes et découvrent la nature abondante de l’île. Petit à petit, le paradis se transforme en enfer, les Taïnos sont exploités par les Espagnols dans les mines d’or ou réduits en esclavage. Ce peuple si bon et généreux ne saura pas réagir aux assauts des occidentaux et beaucoup préféreront se suicider avec leur reine pour échapper au génocide. Un petit groupe mené par le jeune Guaracuya tentera de résister quelques années dans les montagnes. Il sera bientôt rejoint par de nouveaux esclaves venus d’Afrique pour remplacer les Taïnos et qui chercheront à fuir également la barbarie. C’est le début du métissage haïtien.
    La dernière reine d’Ayiti est un roman historique qui se lit comme un roman d’aventure. On y découvre malgré nous la face cachée de l’histoire. Nul doute qu’après sa lecture, comme l’auteur, vous ne verrez plus Christophe Colomb comme le « grand découvreur de l’Amérique » …

    Céline