Le coeur des louves

Pour moi, un bon roman c'est d'abord une histoire prenante, c'est des personnages attachants.

Mais cette histoire ci est différente. C'est d'abord une ambiance, un lieu mystique où de vieilles légendes ressurgissent au gré des générations, ces louves qui apparaissent et disparaissent au même rythme que les feuilles d'un arbre. Cette famille de femmes qui se bat contre les préjugés, contre les rumeurs, contre la haine des hommes.

Cette émancipation, ce désir de liberté, si près et pourtant si loin si on ne part pas du village. Ce village où l'on ne part jamais vraiment car il est là, dans la tête, dans le cœur, dans les rêves.

Célia fait face au décès de sa grand-mère et retrouve la maison où elle a passé tant de ses années d'enfance. Tous ces tendres souvenirs qui s'imposent à elle. La porte de la chambre de sa grand-mère est toujours fermée à clef. Célia sait que sa grand-mère savait, savait tout et sur tout le monde. C'est pour cette raison qu'elle était autant haïe.

Dans ce village où tant d'horreurs et de monstres se cachent, Célia découvre peu à peu la vérité, sur sa famille, sur la série de meurtres qui s'est déroulée quelques années auparavant, sur les louves, leurs légendes et leur désir de liberté.

Alors, non, "Le cœur des louves" n'est pas juste un bon roman. Il est tant de choses : tantôt poétique, horrifique, tantôt merveilleux et attendrissant. C'est un roman incroyable qui m'a fait croire pendant plusieurs heures que je n'étais pas dans ce train bondé mais dans la petite bicoque de grand-mère Tina, ou dans la forêt, près du lac noir, à entendre les loups hurler.

Dès 15 ans.