5, 5/MISSING- RETROUVAILLES
EAN13
9782012014947
ISBN
978-2-01-201494-7
Éditeur
Hachette Romans
Date de publication
Collection
Planète Filles (5)
Séries
Missing (5)
Nombre de pages
237
Dimensions
20 x 13,5 cm
Poids
274 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais
Code dewey
804
Fiches UNIMARC
S'identifier

5 - 5/Missing- Retrouvailles

De

Traduit par

Hachette Romans

Planète Filles

Indisponible

Autres livres dans la même série

Tous les livres de la série Missing
Illustration de couverture : Stéphanie Ferrero

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Luc Rigoureau

L'édition originale de cet ouvrage a paru chez HarperTeen, an imprint of HarperCollins Publishers, sous le titre :

1-800-Where-R-you, Missing You

© 2006 by Meg Cabot LLC.

© Hachette Livre, 2009, pour la traduction française.

43, quai de Grenelle, 75015 Paris.

ISBN : 978-2-012-03711-3

Loi n°49-956 du 16 juillet 1949
sur les publications destinées à la jeunesse

À tous ceux qui me l'ont réclamé

1

Je m'appelle Jessica Mastriani.

Vous avez peut-être entendu parler de moi. Si ce n'est pas le cas, aucune importance. Je préfère, même.

Ma relative célébrité, je la dois aux médias, qui m'ont surnommée « La Fille Électrisée » parce que j'ai été frappée par la foudre il y a quelques années, à la suite de quoi j'ai développé ce que l'on nomme des pouvoirs métapsychiques, qui m'ont permis de retrouver des personnes disparues quand je rêvais.

À l'époque, ç'a fait tout un foin. Dans l'Indiana du moins, l'État d'où je viens. On est allé jusqu'à réaliser une série télévisée fondée sur ma vie. En gros, car beaucoup d'événements ont été inventés. Par exemple, je serais allée suivre une formation dans les murs du QG du FBI, à Quantico, en Virginie. Faux. Autre exemple, dans le feuilleton, mon père meurt. En réalité, il est vivant et se porte comme un charme, merci pour lui.

Si mon paternel n'a guère apprécié d'être éliminé de façon aussi cavalière, la série ne m'a pas dérangée, personnellement, parce que la production a payé – le droit d'utiliser mon nom et mon histoire. Le tout a fini par représenter une somme rondelette. Mes parents se sont chargés d'encaisser les chèques et de les placer pour moi. Jusqu'à présent, je n'ai pas entamé mon capital, me contentant de dépenser çà et là une petite partie des intérêts pour des broutilles comme les courses ou le loyer. Ce qui ne s'est pas produit souvent, ces derniers temps, car je travaille l'été. Ce n'est pas le Pérou mais, au moins, je ne suis plus obligée de bosser pour le FBI, contrairement à ce que raconte la série télévisée.

Parce que, à une époque, j'ai effectivement été employée par le FBI. Au sein d'une division spéciale dirigée par un type appelé Cyrus Krantz. Ç'a duré presque un an.

Le truc, voyez-vous, c'est que ma vie ne s'est pas déroulée comme prévu.

Pour commencer, il y a eu ce coup de foudre (au sens propre du terme). C'était complètement inattendu, ça. Non que quiconque – quiconque de sain d'esprit, bien sûr – choisirait d'être foudroyé et de se retrouver encombré de dons médiumniques. Parce que, croyez-moi, ça craint. Un max. Sauf pour ceux que j'ai aidés, j'imagine. Pour moi, en revanche, ça n'a pas été du gâteau.

Ensuite, il y a eu la guerre. Comme la foudre, elle a surgi de nulle part. Et, comme elle, elle a tout chamboulé. Je ne parle pas seulement des drapeaux américains que les voisins ont accrochés sur leurs façades ni du fait que nous sommes restés scotchés devant CNN vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept. Pour ce qui me concerne, les changements ont été bien plus profonds. Je n'avais pas encore mon bac que l'Oncle Sam réclamait que je m'engage !

Le problème, c'est que les autorités avaient besoin de moi. Sans charre. Des innocents mouraient. Je disais quoi, moi ? Non ? Oh, j'ai bien essayé, au début ! Je me suis entêtée jusqu'à ce que mon frère Douglas, celui dont j'avais cru qu'il serait le plus opposé à mon départ, me balance :

— Mais qu'est-ce que tu fabriques, Jess ? Il faut que tu y ailles.

Bref, j'y suis allée.

D'abord, ils m'ont garanti que je pourrais opérer de chez moi. Ce qui m'arrangeait bien, parce que je tenais à décrocher mon bac. Mais, très vite, ils m'ont ordonné de localiser des gens importants pour eux. Encore une fois, je n'ai pas eu le choix. À la guerre comme à la guerre, hein ?

J'ai conscience que, pour la plupart de mes concitoyens, le conflit était irréel, parce qu'il se déroulait loin. Je suis prête à parier que l'Américain moyen n'y pensait jamais, sauf le soir, quand il allumait la télévision et que, au JT, il voyait des tanks exploser et des mecs mourir. « Aujourd'hui, x Marines ont été tués », annonçait le présentateur. Le lendemain, c'était : « On a trouvé x terroristes cachés dans une caverne des montagnes afghanes. »

À mon échelle, la guerre a cependant pris une autre envergure. Je ne l'ai pas vécue par le biais des nouvelles, mais en direct. Parce que j'ai été expédiée sur le terrain, afin de renseigner l'armée sur les grottes où chercher les gars qu'elle traquait.

J'ai donc commencé par travailler de chez moi, puis on m'a fait venir à Washington. Malheureusement, les unités revenaient souvent bredouilles des endroits que je leur avais indiqués. Pour moi, les soldats se gouraient. Parce que je ne me trompais jamais. Ou, plus exactement, parce que mes pouvoirs ne se trompaient jamais. Résultat, à la fin, j'ai craqué et je leur ai dit :

— Écoutez, bande de nazes, envoyez-moi là-bas, et je vous montrerai que j'ai raison.

La presse a parlé de certains des hommes que j'ai localisés. Pour d'autres, c'est resté top secret. Il y en a aussi qu'on n'a jamais réussi à choper parce qu'ils se planquaient dans des coins inaccessibles. Il y en a que les militaires ont juste placés sous surveillance, en attendant de voir. Enfin, il y en a qui sont morts.

N'empêche, je les ai trouvés. Tous.

C'est alors que les cauchemars sont apparus, si violents qu'ils m'empêchaient de dormir. Conséquence : j'ai cessé de visualiser mes proies. Logique : je ne rêvais plus.

Syndrome du stress post-traumatique. C'est ce que les toubibs militaires ont diagnostiqué. Ils ont tout essayé pour me guérir. Des médicaments, une thérapie, une semaine de repos dans un hôtel grand luxe de Dubaï. Rien n'a marché. J'étais toujours insomniaque. Bref, ils ont fini par me renvoyer à la maison en espérant que je me remettrais et que tout rentrerait dans l'ordre.

Tu parles ! Résultat des courses, nada. Si j'ai bien regagné mes pénates, rien n'est rentré dans l'ordre. Au contraire, c'était la Berezina. Plus exactement, j'étais en pleine Berezina.

Ce qui, somme toute, est assez injuste – je n'avais rien demandé, hein ? À mon avis, le problème venait de ce que j'avais changé. Quand, pendant douze mois, on est témoin de scènes où des mômes vous supplient de ne pas emmener leur père, où des roquettes explosent dans tous les sens et où des gens sautent sur des mines, et qu'on n'a que dix-sept ans – ça doit être pareil à quarante, remarquez – , il est assez difficile de retourner tranquillement chez soi et de... faire quoi ? Claquer son fric au centre commercial ? S'offrir une pédicure ? Regarder les dessins animés à la télé ?

Un peu de sérieux, les enfants.

De plus, je ne pouvais pas reprendre mon train-train et le boulot. Pour le FBI, s'entend. Déjà que je n'arrivais pas à me trouver, moi, alors trouver les autres, vous pensez ! Pour résumer, c'en était fini de « La Fille Électrisée » et, peu à peu, j'ai découvert que j'étais redevenue quelqu'un que je n'avais pas été depuis longtemps : une nana normale.

Enfin, aussi « normale » que possible, vu mon caractère. En mission avec les Marines, j'avais opté pour la même coupe de cheveux qu'eux, laquelle n'a rien de très féminin ; j'avoue aussi avoir un certain penchant pour les mauvais garçons, les motards, de préférence. J'admets également que je ne suis pas du genre à jacasser au téléphone ou à chatter sur le Net avec mes copines avant d'aller voir une comédie romantique au cinoche. De toute façon, des copines, je n'en ai qu'une, deux maxi. Et puis, j'aime les films d'action où ça canarde dans tous les coins.

Du moins, j'aimais ça jusqu'à ce que les fusillades à gogo constituent mon quotidien. Désormais, je me borne aux dessins animés où un gentil extraterrestre s'installe sur Hawaii ou aux films qui racontent des histoires de poisson égaré.

À part ces quelques détails sans importance, je suis désormais comme tout le monde. Ç'a pris du temps, mais j'y suis arrivée. Sérieux, j'ai une vie tout ce qu'il y a de normale. Je vis dans un appartement banal avec une colocataire banale. Bon, d'accord, ma meilleure am...
S'identifier pour envoyer des commentaires.

Autres contributions de...

Plus d'informations sur Luc Rigoureau