La matrice de la race, généalogie sexuelle et coloniale de la nation française
EAN13
9782707159052
ISBN
978-2-7071-5905-2
Éditeur
La Découverte
Date de publication
Collection
La Découverte. Poche (PSC 000312)
Nombre de pages
312
Dimensions
19,1 x 12,8 x 1,8 cm
Poids
309 g
Langue
français
Code dewey
306.094409
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La matrice de la race

généalogie sexuelle et coloniale de la nation française

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La race a une histoire, qui renvoie à l'histoire de la différence sexuelle. Au XVIIe siècle, les discours médicaux conçoivent le corps des femmes comme un corps malade et l'affligent de mille maux : " suffocation de la matrice ", " hystérie ", " fureur utérine ", etc. Le sain et le malsain justifient efficacement l'inégalité des sexes et fonctionnent comme des catégories de pouvoir. Aux Amériques, les premiers naturalistes prennent alors modèle sur la différence sexuelle pour élaborer le concept de " race " : les Indiens Caraïbes ou les esclaves déportés seraient des populations au tempérament pathogène, efféminé et faible. Ce sont ces articulations entre genre, sexualité et race, et leur rôle central dans la formation de la Nation française qu'analyse Elsa Dorlin, au croisement de la philosophie politique, de l'histoire de la médecine et des études sur le genre. La Nation prend littéralement corps dans le modèle féminin de la " mère ", blanche et saine, opposée aux figures d'une féminité " dégénérée " – la sorcière, la vaporeuse, la vivandière hommasse, la nymphomane, la tribade et l'esclave africaine. Il apparaît ainsi que le sexe et la race participent d'une même matrice au moment où la Nation française s'engage dans l'esclavage et la colonisation.
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