Le Policratique de Jean de Salisbury. Livres VI et VII
EAN13
9782600317139
Éditeur
Droz
Date de publication
Collection
Publications Romanes et Françaises
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le Policratique de Jean de Salisbury. Livres VI et VII

Droz

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Contrairement aux apparences, dont Jean de Salisbury voudrait précisément
écarter le lecteur une fois pour toutes, les Livres VI et VII du Policraticus
constituent une unité bien soudée dans la mesure où, même si l’art militaire
semble ouvrir le Livre VI, et en dépit des anecdotes militaires, qui jouent
sur la métaphore du corps humain, c’est bien, d’un bout à l’autre du Livre,
d’un plaidoyer en faveur de la force d’âme et de la vertu en général qu’il
s’agit ; et c’est, en fait, le même thème qui est repris et analysé dans le
Livre VII à l’appui des philosophies antiques, mises à l’épreuve de la vérité
christique. En somme, la métaphore du corps n’était pour Jean qu’une manière
habile de mettre en évidence la fragilité des constructions mentales qui ne
dépassent pas le point de vue étroitement humain, avec, en filigrane, la
volonté acharnée de montrer les faiblesses du gouvernement d’Henri II
Plantagenêt, et de mettre en garde contre certaines déviances le véritable
dédicataire du Policraticus, à savoir le chancelier Thomas Becket.
Achever le Livre VII sur la notion de liberté, une liberté pratique ayant
forcément une incidence sur la vie de l’homme politique et sa manière de
gouverner, n’a rien d’un geste innocent quand on sait comment finira le Livre
VIII, qui clôt le Policraticus par une longue argumentation sur le tyran et la
tyrannie (chapitres 17-23). Bien plus significatifs encore sont les derniers
propos du dernier chapitre du Livre VIII qui donnent une résonance nouvelle à
la liberté qui, d’une certaine manière, prend sa source dans la charité,
notion qui jalonne l’ensemble du Livre VII. En fin de compte, charité et
liberté sont les maîtres mots qui couronnent la vision du monde de Jean de
Salisbury et que Charles le Sage avait déjà inscrits dans son coeur.
Autant de notions que le traducteur, pour des raisons personnelles, et pour le
compte de son roi, Charles V, s’attache à mettre en valeur dans une langue, le
moyen français, qui ne cesse de s’ouvrir à de nouvelles réalités politiques,
sociales et culturelles.
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