En corps présent, Recueil de nouvelles
EAN13
9782359629996
Éditeur
Ex Aequo
Date de publication
Collection
Blanche
Langue
français
Fiches UNIMARC
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En corps présent

Recueil de nouvelles

Ex Aequo

Blanche

Indisponible

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Dix-neuf nouvelles, dix-neuf tranches de vie.

Isabelle reçoit au réveil un texto lui annonçant le décès de sa mère. Il va
lui falloir quitter son bureau avec baie vitrée pour se rendre à
l’enterrement. Elle va retrouver son frère, il faudra parler de la maison à
vendre, des objets à se partager, se souvenir de ce qui fut, mais ce retour
aux sources sera aussi pour elle la découverte d’un passé enfoui.

Madame Michu aime les voyages organisés mais là, décidément, non, ce n’est pas
possible, c’est un scandale. Elle va tout raconter à Odette sa voisine...

Badou perd un peu la mémoire, beaucoup la tête, elle ne se souvient plus très
bien, elle ne se souvient plus du tout, pourtant des souvenirs vont resurgir
mais pour quelle vérité, quelle réalité ?

Les nouvelles d’En corps présent ne condamnent pas les êtres mais ne cachent
rien de leurs troubles. Chacun vit sa vie comme il le peut. Ces histoires
viennent explorer nos séismes personnels, quotidiens. De faible amplitude ou
véritables tsunamis, ils font vaciller les existences qui ne seront jamais
tout à fait pareilles ensuite. Parfois on rit, souvent on sourit, de ce
sourire un peu ironique et pourtant indulgent. On contemple ces corps présents
dans leurs simples tempêtes.

Ces nouvelles décrivent avec délicatesse l'intensité de vies solitaires,
fragiles, qui souvent indiffèrent. Le style coloré, parfois saccadé, toujours
esthétique et chaleureux, apporte l'humanité qui manque à tous ces héros
perdus, abandonnés. La plongée dans l'absurde ou dans la réalité mesquine de
vies banales est d'une force saisissante, elle rassérène, envoûte, comme si
elle avait le pouvoir discret de nous rendre meilleurs, plus attentifs, plus
généreux...

L'auteur explore avec une rare sensibilité nos tragédies ordinaires.

EXTRAIT DE LE BUREAU AVEC BAIE VITRÉE

« Ça y est, Maman est morte cette nuit, à trois heures seize. » C’est le
message qui m’attendait ce matin sur mon Smartphone à sept heures, quand le
réveil a sonné. J’avais très bien dormi. J’ai pensé à Martine qui aurait pu
m’appeler tout de même. Maman est morte et je dormais. Quand je le dirai à
Martine, elle me répondra : « Et qu’est-ce que ça aurait changé que je
t’appelle ? Tu aurais fait quoi de plus ? Tu es à plus de cinq cents
kilomètres. Tu aurais tourné en rond, en attendant le matin. Là, tu as dormi,
tu es reposée, tu peux prendre la route, ou le train, réfléchis parce que les
routes sont bonnes, mais à cette saison, ça peut vite changer. Et là, à huit
heures, tu peux appeler ton grand patron, tu lui diras que ta mère est morte
et que tu dois partir, lui, il dira “Sincères condoléances et bien sûr, bien
sûr, allez-y”, alors que si t’avais appelé en disant : “Je suis sur la route”,
il aurait dit pareil, mais il aurait pas aimé être mis devant le fait
accompli, à cause de toutes tes réunions prévues qu’il aurait dû annuler,
alors ça sert à rien que je t’appelle à trois heures du matin pour t’annoncer
que Maman est morte, il valait mieux ce matin ». Et je ne répondrai rien parce
qu’elle a raisonnablement raison. J’appelle Martine.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Jean-François Dietrich a débuté par l’écriture théâtrale. Ses pièces
L’impasse, Le Cinquième Train, Esquisses ont été montées par la Compagnie du
Verseau et 5.905 inchs par la compagnie Artemis. Il a ensuite découvert
l’écriture de nouvelles notamment grâce à la Maison de l’Écriture. En corps
présent est son premier recueil.
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