San Quentin Jazz band
EAN13
9782246676393
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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San Quentin Jazz band

Grasset

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En 1962, à San Quentin, prison de l’Etat de Californie, sur les bords de la
baie de San Francisco, un spectacle a lieu le samedi soir. Le directeur a
convié plusieurs dizaines d’invités à assister à un « show » monté par les
détenus. Un grand orchestre assure les transitions entre les numéros de
comiques, acrobates, ou magiciens qui défilent sur une estrade. Les musiciens
sont vêtus de smokings, confectionnés dans la toile de jeans de leurs
uniformes. Parmi les membres de l’orchestre, quelques uns des jazzmen les plus
brillants de la côte Ouest. La plupart sont en prison pour usage ou trafic de
drogue. Ils jouent le samedi soir, ou pendant leurs moments de liberté dans la
grande cour de la prison. Présentons-les un à un, comme on le ferait au début
d’un concert : Au saxophone alto, Art Pepper, enfant prodige du jazz de la
côte ouest, ancienne star du grand orchestre de Stan Kenton. Le seul blanc de
notre jazz band. Quand commence sa vie de prisonnier, il a déjà produit
quelques albums qui ont marqué l’histoire de cette musique. A la trompette,
Dupree Bolton, comète géniale et éphémère, qui finira, trente ans plus tard,
musicien faisant la manche dans les rues de San Francisco après avoir laissé
quelques enregristrements épars. A la trompette aussi, Nathaniel Meeks, un de
ces membres anonymes des grands orchestres de Californie, honnête exécutant
dont l’histoire du jazz n’a gardé qu’une trace rapide. Au piano, Jimmy Bunn,
soliste raffiné et exigeant qui, au moment de son incarcération à San Quentin,
a déjà accompagné les plus grands, comme Charlie Parker ou Dexter Gordon. Il
finira sa vie dans l’anonymat. Au saxophone alto, Earl Anderza, sorti de
prison pour enregistrer un disque unique et fulgurant en 1963, avant de
retourner à l’obscurité. Au saxophone alto encore, Frank Morgan, seul
survivant aujourd’hui de cet orchestre théorique, perdu pour la musique après
son premier disque en 1955, émergeant comme ressuscité trente ans plus tard,
talent intact, après avoir passé l’essentiel de sa vie adulte en prison. A la
contrebasse enfin, Frank Washington, qui passa vingt ans à San Quentin, où se
déroula toute sa vie de musicien. Ce livre est leur histoire. Concentrée
autour des quelques mois de 1962 où ils jouèrent ensemble cette musique
évanouie. Enfermés à San Quentin, pénitencier surpeuplé, prison de mort où la
chambre à gaz exécute régulièrement l’un des leurs, déchirée par les tensions
raciales et les soubresauts qui agitent l’Amérique au dehors.
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