D'Alembert, Une vie d'intellectuel au siècle des Lumières
EAN13
9782213647593
Éditeur
Fayard
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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D'Alembert

Une vie d'intellectuel au siècle des Lumières

Fayard

Indisponible
Fils naturel d'une nonne libertine, condamné au sort des enfants trouvés, Jean
Le Rond dit d'Alembert acquiert très jeune la réputation de plus grand
géomètre d'Europe ; esprit facétieux, il enchante les salons par ses saillies
burlesques et ses dons d'imitateur. Mais c'est la littérature qui fait de lui
la grande figure du siècle des Lumières. Le "Discours préliminaire" de
l'Encyclopédie, entreprise dont il asure la direction avec Diderot, lui vaut
une gloire comparable à celle de Voltaire et l'amitié des "despotes éclairés",
Catherine de Russie, Frédéric le Grand, qui tentent même de l'attirer chez
eux.
Après avoir investi les salons parisiens et les académies, d'Alembert devint
le fédérateur du "parti philosophique", soutint avec ardeur la lutte contre
les "dévôts", s'engagea sur tous les fronts et dans toutes les querelles qui
opposainet les gens de lettres et souvent leur valaient les foudres de
l'autorité. Peu apprécié à la cour, il avait aussi des ennemis dans son propre
camp. Ceux-ci  réprouvaient ses idées radicales, ceux-là enviaient la position
acquise par ses seuls mérites qui lui donnait le magistère sur le monde des
sciences et des lettres, la quasi-totalité de ses pairs lui rendaient justice,
mais ceux qu'il avait bléssés lui vouaient une haine féroce, le qualifiaient
d'usurpateur et le condamnaient pour son charlatanisme supposé : sa prétendue
supériorité en géométrie lui aurait valu son triomphe dans la littérature,
alors que sa renommée d'homme de lettres en aurait imposé aux
mathématiciens...On lui reprochait aussi son despotisme et son esprit
vindicatif. Ce dernier reproche était parfois justifié ; mais si d'Alembert
intrigua parfois, ce fut pour la cause, celles des Lumières, et nullement par
ambition ou intérêt.
Discret sur sa vie intime, il connut une passion publique qui ne s'éteignit
qu'avec lui. Le couple d'Alembert-Julie de Lespinasse compte au nombre des
idylles qui n'ont pas encore révélé tous leurs secrets.
Au-delà des querelles, il reste son oeuvre : inséparable du caractère de
l'homme partagé entre ironie et fureur, elle a suscité générosité et passion
partisane et reste, à côté de celle de Voltaire, la manifestation la plus
éloquente, le procès-verbal le plus explicite de l'exceptionnelle fermentation
intellectuelle d'un siècle qui a voulu s'aventurer hors des territoires connus
et labourer les terres viergesque son optimisme disputait aux fantismes et au
fatalisme.
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