Cherchez la femme

Alice Ferney

Actes Sud

  • Conseillé par
    12 octobre 2013

    J'avais entendu le plus grand bien de ce roman que confusément, je sentais ne pas être pour moi. J'ai d'abord trouvé que l'écriture avait un certain charme dans son classicisme. Il y a un côté dix-neuvième siècle qui surprend un peu mais auquel on s'habitue très vite. Alice Ferney utilise de nombreuses figures de style, les métaphores foisonnent, les phrases s'attardent sur plusieurs lignes, en général, j'aime ça. Sauf qu'au détour des pages, des phrases toutes faites ont commencé à m'agacer:

    Les enfants, une mère les faisait comme on fait une oeuvre, de toute son âme, sans épargner une seule ressource. Elles les soignait comme un peintre ses toiles, un écrivain ses phrases, un jardinier ses fleurs.

    J'ai trouvé ces comparaisons ridicules, tout comme le fait de mentionner que quand on vit dans le nord de la France, on doit s'habituer à l'humidité. Certes, mais quel est l'intérêt d'énoncer une telle vérité? Il y a en revanche quelques phrases qui sonnent juste:

    un bon père est celui que son fils dépasse.

    Alice Ferney dissèque cette famille, tentant de prouver que ce que l'on devient est totalement lié au poids que nos parents nous font porter. C'est une évidence, je ne suis pas sûre que plus de cinq cent pages soient nécessaires pour le prouver. Et d'ailleurs, je ne pense pas que ce qu'elle prouve soit toujours réaliste: on ne devient pas forcément un génie parce nos parents le souhaitent, cela ne suffit pas à faire intégrer L'ENS, d'autant que jamais Alice Ferney ne nous montre que Nina et Vladimir, qui ne viennent pas de familles follement aisées, n'apportent à leurs enfants l'élément essentiel à la réussite: la culture. Ils en font un bon sportif mais qui ne semble ni lire, ni aller au théâtre par exemple. Je n'ai pas réussi à finir ce roman qui m'a fait sombrer dans l'ennui et l'agacement. Je l'ai pourtant repris après avoir une fait une pause entre les histoires des deux couples mais rien n'y fît, plus ça allait, plus je trouvais l'ensemble répétitif (les pères qui laissent faire, les mères qui ont leurs humeurs), caricatural (les parents de Serge et de Marianne le sont).