Quand on ose plus rien dire, de peur de passer pour un réac
EAN13
9782815954099
Éditeur
Editions de l'Aube
Date de publication
Collection
Monde en cours - Essais
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Quand on ose plus rien dire

de peur de passer pour un réac

Editions de l'Aube

Monde en cours - Essais

Indisponible

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Pièces de théâtre ou expos annulées sous la pression de militants radicaux,
auteurs de BD cancelés, colloques impossibles à tenir au motif que les
intervenants seraient « problématiques », autodafés d’ouvrages « offensants »,
profs empêchés de faire cours... Il se passe quelque chose de nauséabond dans
le monde des idées et de la culture : de nouveaux censeurs, pour la plupart
venus de la gauche, édictent des fatwas à l’encontre de celles et ceux qui ne
pensent pas « comme il faut ». Avant, la censure venait des ligues de vertu ou
de l’extrême droite. Aujourd’hui, c’est de notre propre camp que vient
l’excommunication. Résultat, ce n’est pas qu’on ne « peut plus rien dire »,
mais qu’on n’ose plus rien dire. Les progressistes, les humanistes, les
démocrates, peu importe comment on les appelle, se sentent obligés de raser
les murs, de faire profil bas. S’ils l’ouvrent, c’est le shit storm assuré :
des vendettas en ligne ou « IRL » qui vous flinguent une réputation. Donc ils
la bouclent. Laissent les inquisiteurs faire leur œuvre, et détournent les
yeux quand l’un des leurs se fait attraper par la patrouille ou qu’il est «
allé trop loin ». Ce sont nos silences coupables, tout autant que son
meurtrier, qui ont tué Samuel Paty. Peur de se faire traiter d’islamophobe, de
transphobe, de raciste, de réac’, d’ami de Pascal Praud etc. Mieux vaut se
taire que de passer pour un facho ! Se taire pour ne pas s’attirer des ennuis.
Mais c’est là que les ennuis commencent. Ce livre très personnel, écrit par un
ancien militant de la gauche antiraciste, se veut un manuel de contre-attaque
à l’usage de tous les progressistes pris dans les phares de la nouvelle
inquisition. Contre la censure et l’autocensure, il tente de comprendre ce qui
s’est passé, et d’offrir des arguments à ceux qui refusent les diktats de la
pensée « gaucho-capitaliste » (gaucho car issue de l’extrême gauche,
capitaliste car se mariant parfaitement avec le business de la morale).
Calmement, avec humour aussi, il cherche à desserrer l’étau qui condamne sa
famille politique et culturelle au silence. Il y a matière à espoir : quand la
majorité silencieuse prend conscience de sa force, elle peut inverser le
rapport de force avec la minorité énervée. Et redonner ses lettres de noblesse
à une gauche certes déboussolée, mais qui a encore plein de choses à apporter
dans le débat public. Les exemples présents au sein de l'ouvrage sur lesquels
l'auteur fonde son analyse : \- Mes propres expériences, en tant que
journaliste. \- Les censures dans le théâtre, le cinéma, la politique. \- Les
Suppliantes, Julien Bayou, les débats annulés, la terreur que font subir les
nouveaux censeurs sur l’art et la pensée. \- Les « sensitive readers ». Salman
Rushdie, Samuel Paty. \- Les réseaux sociaux comme nouveaux lieux de
l’offensive inquisitrice. Pourquoi cette analyse et pas une autre ? Il existe
plein d’essais et de romans contre le wokisme. Je ne veux pas en faire un de
plus, tout a été dit par des gens comme Caroline Fourest (Génération
offensée), Jean-François Braunstein (La religion woke). Ou par Abel Quentin
(Le voyant d’Étampes) sans parler de Kundera (La Plaisanterie) ou Roth (La
Tâche). Je veux prendre les choses sous un autre angle : enjoindre mes amis
progressistes à relever la tête. A oser « l’ouvrir ». Cet essai est un manuel
de contre-offensive, qui dit qu’il existe une façon « de gauche » de répondre
aux injonctions. Je refuse que sous prétexte d’être soumis à la pression, on
prête le flanc à la censure, ou pire qu’on s’autocensure. Je veux faire
entendre une voix raisonnable qui redonne du courage.
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