Grand reporter à France Télévisions, actuellement en poste à Washington, Stéphanie Perez avait ému avec Le gardien de Téhéran. Elle récidive avec ce portrait de jeune femme que l’adversité va complètement transfigurer. Comme son jeune gardien, l’environnement insoutenable va aider à la révélation de sa personnalité.
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Le « je » de la narratrice envahit toutes les pages du roman de Maylis de Kerangal, Jour de ressac. Omniprésence d’une voix qui dissèque et analyse toutes les composantes de l’épreuve vécue. Il y a eu un avant et il y aura un après. Avec son style très travaillé, Maylis de Kerangal décrit le malaise en le malaxant dans tous les sens.
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L’épaisseur de l’aube de Nicolas Garma-Berman est un roman que ses lecteurs ne sont pas près d’oublier. La qualité de l’écriture, le réalisme des personnages affrontant les vicissitudes de la vie et les mots de l’écrivain pour décrire l’absence, le deuil, la culpabilité, est une véritable expérience de lecture, lumineuse et magistrale !
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Dès les premières lignes, quel plaisir de retrouver le ton de Doria, alias Faïza Guène dans Kiffe, kiffe hier.
Sa narratrice a quitté son adolescence, racontée dans Kiffe kiffe demain, meilleure vente de l'année 2004. Elle a trente-cinq ans, un garçon de sept ans qu'elle élève seule et fait des milliers de listes comme d'autres promettent d'arrêter de fumer. Doria raconte, en passant du coq à l'âne, de digressions en humour ravageur des tirades pour » briser les tabous », des explications sur la dérive identitaire, de son rapport avec les hommes, de ses années d'échec scolaire (différente de l'écrivaine, meilleure élève à 17 ans).
Faïza Guène reprend le ton décalé, le débit en mitraillettes et la blague à chaque page. Elle reprend même Madame Burlaud, la fameuse psychologue scolaire du précédent.
Vingt ans se sont passés et bien des choses ont changé, Faïza Guène les passe en revue du ton de Doria, beurette intégrée qui est fière de sa double culture.
Bien sûr, cela peut un peu faire mal comme lorsqu'elle égratigne d'une phrase ma chère Dolto, moi qui ait été une adepte du « bébé est une personne », même si mes belles filles ne me remercient pas !
Cette lecture est une bouffée d'air printanier, car il n'y a pas si longtemps on croyait être plongé dans du nationalisme alors que les JO nous ont démontré que nous n'étions que patriotes. (Merci Romain Gary !).
Alors, donc, c'est frais, ça fait un bien fou ! Bref, vraiment remerciements tellement sincères à Doria dans Kiffe kiffe hier d'avoir permis à Faïza Guène de démontrer la diversité pour encenser l'identité.
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Nour Malowé propose avec Le printemps reviendra une sublime analyse du passage d’une société moderne à l’obscurantisme le plus arriéré. L’histoire ancienne nous apprend le contraire. Seulement, depuis le XXè siècle, le monde a appris que les droits les plus fondamentaux acquis aux cours des siècles pouvaient régresser au point de ne plus exister. À partir d’un sublime portrait féminin, attaché viscéralement à sa liberté, le roman décrit ce changement mais qui affirme aussi qu’aucun groupe, aucune organisation ne peut éteindre la flamme de l’espoir et de l’émancipation.
Ainsi, Nour Malowé livre un pays différent des images de guerre, de pauvreté et de destruction entraperçues. Berceau de l’humanité, la terre afghane a gardé toute la sagesse de ses poètes et la témérité de sa jeunesse. L’écrivaine en ressuscite leurs chants.
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