De comptines en poèmes, Thierry Dedieu prend le risque des mots, et ces haïkus pour évoquer la saison de l’automne ont beaucoup de force, comme un précipité d’automne saisi dans son essence. Migrations des oiseaux, feuilles qui volent, champignons, tout fait image pour l’adulte qui lira le texte.
Dans cet album très grand format, les fonds sont peints, unis et bien empâtés, de quoi donner de l’épaisseur au sujet et de l’appétit au lecteur. Les motifs se détachent comme surgissant, tel ce joli rouge-gorge et la pomme rouge et brillante qui l’accompagne.
« Si tu continues comme ça, un jour c’est ta tête que tu oublieras ! ». Cette remarque gentiment moqueuse, que les adultes répètent volontiers aux enfants distraits, prend tout son sens pour Lou, personnage principal de ce petit roman illustré. Ce matin, lorsque la fillette arrive à l’école, elle n’a plus sa tête sur les épaules, dans le sens premier du terme, puisqu’elle l’a laissée à la maison.
Peu avant de mourir, le grand-père d'Alicia lui offre Le livre du rien. La fillette ne comprend pas bien à quoi sert cet épais ouvrage à la couverture rouge et aux pages blanches immaculées. « C'est un livre magique : à chaque fois que tu l'ouvriras, tu auras une idée ». Sceptique, Alicia teste les dires de son grand-père et s'aperçoit rapidement que ça marche !
Comme un jeu entre ce qu'il est bon de montrer ou au contraire de cacher, l'auteure polonaise joue avec l'endroit et l'envers du décor. Elle passe ainsi en revue les différentes facettes (gaie, alerte, indifférente, muette, vulnérable, lente, redoutable…) qui caractérisent un être humain, et ici plus précisément une fille.