Une sensualité onirique puissante et olfactive émane de ce texte, un féminisme chevillé au corps, si intense qu'il en devient vital.
Un roman charnel dans lequel la violence faite au corps des femmes n'a d'égal que le plaisir qu'elles se donnent et la puissance de leur rêves et de leurs combats.
Ici c'est une langue qu'on écoute, qu'on regarde, qui nous kidnappe et nous désaxe.
Que connaît-on des Comores dans la littérature contemporaine ? Ici on s'immerge, le corps pris entièrement dans la lecture.
C'est intense et plein de rêves, de matières, de goûts, d'odeurs, de fascinations, d'extases et de douleurs, de pertes et de combats....
Quelle écriture....

C'est l'histoire d'un pays qui l'a dévoré lui, d'une liaison inachevée qui les consumes tout deux. D'un passé qui doit rester voilé - pour le bien de tous - d'une colère qu'on est sommé de taire. Une langue hachée, poétique et viscérale pour ce roman épistolaire (à sens unique) bouleversant. Superbe découverte !

Une auteur sans concessions aucunes...BOOM !!

Sorte d'habile mélange entre "Lolita" et "American Psycho"...à la ferme.

Noir, brut, 90s', terrible !!

Les marins ne savent pas nager, mais Danaë, elle, sait. Et ce détail, qui n’en ai pas un pour l’histoire qui va nous être contée, justifiait à lui seul de rapporter la geste de cette sans-grade, de ce rebut de bernique à l’existence trop pleine, trop épatante pour sa condition de recluse. Une vie qui s’écrira du début à la fin, mais par touche éparses, par détours, en tirant de grands bords, en zigzaguant dans le gros temps. Dans son désir impérieux de gagner la grande ville, seule condition de la vie digne sur cette île immense toute entière enserrée par une muraille énorme, Danaé Berrubé-Portanguen dite Poussin fera de nombreuses rencontres et jouera de nombreuses vies. Et nous autres lecteurs ne nous verrons pas toujours attachés à ses basques mais plutôt bringuebalés, pris dans sa ligne de traîne, à distance raisonnable, par l’écheveau des êtres composants sa saga, de bout en bout absorbés, déplacés, fragiles esquifs cahotées dans une aventure trop grande pour nous et qui nous aurait avalée tout entière. Et quelle langue ! Quelle ingéniosité saturée d'argots maritimes et d'embruns ! Formidable coup au cœur !

Boulder c'est le désir diamant
Les sexes des femmes amoureuses dans la Jouissance.
Boulder c'est la sauvagerie des fonds marins, la rudesse du travail en navire.
C'est une poésie abrupte, crue, sensuelle. Raide comme peut l'être la mer en tempête, honnête comme le sont certains corps pendent l'amour.
Boulder explose de désir et fuit, de peur de devenir trop sensible, trop humaine.
Elle chemine ivre de pensées et d'exigence.
Mais parfois, assouplir l'âme permet d'aimer : Un enfant, une femme, une famille.