La Tache Noire -.

19,00
Conseillé par (Libraire)
17 juillet 2021

Quand l'Histoire vous colle à la peau...

Nouveau coup de coeur pour « Le sourire du scorpion » de @gainpatrice publié chez @lemotetlereste (décidément), petite pépite qui vient de se voir décerner de Prix des lecteurs #QuaisDuPolar début juillet.
Patrice Gain occupe une place à part dans le polar français. Spécialiste des grand espaces et de amoureux de la nature à l’état brut, ses romans oscillent entre nature writing, thriller et roman noir, et d’une certaine manière Le sourire du Scorpion concentre l’ensemble de ces qualités, ce qui est somme toute assez rare.
Le roman commence par la préparation d’une descente en rafting de la rivière Tara, au Montenegro. Mais ce qui ne devait être a priori qu’une simple expédition familiale va rapidement tourner au drame. On hésite entre RonRash, pour la qualité des descriptions et des ambiances, et John Dickey (Délivrance) pour la tension permanente qui emporte le lecteur comme une rivière en crue…
Après le drame, dans une seconde partie plus lente et plus sensible, va suivre Tom et Luna, les jumeaux rescapés, qui tentent de se reconstruire alors qu’ils entrent à peine dans l’adolescence… Aux côtés de leur mère, totalement à la dérive, et de Goran, le guide serbe qui n’a pas réussi à éviter le drame, Tom et Luna vont faire leur apprentissage et découvrir petit à petit l’envers du décor et la réalité des événements qui ont mis si brutalement fin à l’insouciance et à l’enfance.
Un roman captivant et prenant, qui se lit d’une traite… et un fond de vérité que le lecteur découvrira petit à petit, glacé d’horreur devant les faits (réels) dont s’est inspiré l’auteur… Il y a des pages d’histoire qui finissent toujours par nous rattraper… A lire sans attendre !

21,00
Conseillé par (Libraire)
17 juillet 2021

Séoul-Montréal... la vengeance est un plat qui se mange froid...

Séoul 1997 : Chang-wook est brutalement arraché à son enfance le jour où son père, petite frappe liée à la mafia coréenne, massacre sauvagement sa petite sœur sous ses yeux…
Montréal 2022 : Mark a grandi à Montréal où sa mère s’est enfuie pour tenter de se reconstruire et d’élever son fils loin du monstre qui a détruit sa famille. Ils ont changé d’identité, luiest devenu flic et travaille en binôme avec Jade, maître chien d’origine amérindienne spécialisée dans le détection de matériel électronique et Jindo, le labrador à l’odorat affûté...
Alors qu’ils travaillent d’arrache-pied à démanteler un réseau pédo-pornographique lié aux milieux politiques et économiques, Jade et Mark se trouvent confrontés à une série de crimes sordides qui pourraient bien les entraîner tous deux dans la tourmente…
Entre-temps, en plein coeur de l’hiver canadien, le père de Chang-wook / Mark a débarqué à Montréal, bien décidé à retrouver la trace de son ex-épouse et à accomplir sa vengeance…
« Mousson Froide » vient de sortir chez Robert Laffont est un cocktail détonnant qui marque une nouvelle étape dans la carrière littéraire de Dominique Sylvain. Nouvel éditeur, nouvelles ambiances, nouveaux personnages, Dominique Sylvain nous donne une fois de plus la preuve, avec ce roman choral magistralement orchestré, qu’elle est loin d’avoir tiré ses dernières cartouches et sait réserver au lecteur de passionnants moments de lecture.
La densité de l’intrigue, le rythme soutenu, sans temps morts de l’action, la force et la profondeur de ses personnages, qu’elle sait dévoiler dans la complexité de leurs caractères, tout en préservant leur fragilité et leurs fêlures les plus intimes est indéniablement la marque des grands… De la belle ouvrage !!!

Michèle PEDINIELLI

Editions de l'Aube

17,90
Conseillé par (Libraire)
17 juillet 2021

Prendre le maquis avec Boccanera

Il a fait un peu frisquet ce matin ? Alors cap au Sud avec « La patience de l’immortelle », le troisième volet des aventures de Ghjlulia Boccanera, détective chic en docs, sorti mi mars aux Editions de l’Aube.
Après les ruelles du Vieux Nice et la vallée de la Roya, c’est cette fois dans les montagnes de l’Alta Rocca que nous allons suivre les pérégrinations de la détective hardboiled, urbaine et un tantinet anar, si chère à Michèle Pédinielli.
L’affaire n’est pas simple. La nièce de Jo Santucci a été retrouvée assassinée dans le coffre d’une voiture en feu en plein milieu des montagnes corses. Peu confiant dans la capacité de ses collègues gendarmes à briser l’omerta locale, le commandant Santucci confie à Ghlulia Boccanera, son ex-compagne venue l’accompagner pour les osèques, le soin de démêler le vrai du faux et de faire toute la lumière sur cette affaire. Seulement voilà, Ghjulia a quitté l’île il y a fort longtemps et n’est pas forcément la bienvenue, ni la mieux placée pour délier les langues. Et elle va devoir surmonter bien des obstacles pour parvenir à ses fins…
Avec « La patience de l’immortelle », Michèle Pédinielli ancre définitivement son personnage dans le paysage du polar hexagonal, tout en cultivant sa sensibilité et son originalité. Comme Fabio Montale, Padovani, Cadin ou Mc Cash, Ghjulia Boccanera a pris de l’épaisseur pour devenir un personnage attachant que l’on retrouve avec plaisir, comme un vieux copain dont on serait avide de découvrir les nouvelles aventures.
La sensibilité de l’auteure et son amour du Sud et de ses habitants (malgré les crapules et les fripouilles qui défrayent la chronique) sont aussi des atouts et des points forts de ces romans qui nous permettent à chaque nouvel épisode de découvrir, derrière la carte postale, de nouvelles facettes, pas toujours reluisantes mais jamais caricaturales de cette région de France que l'on aime tant mais que l'on connait si peu…

19,00
Conseillé par (Libraire)
17 juillet 2021

Voir Besançon et mourir... de rire...

Alors qu’il coule des jours paisibles à Marseille, Jacky (Toudic) se voit contraint de retourner dans sa ville natale pour s’occuper de sa vieille mère atteinte de la maladie d’Alzheimer. L’occasion de renouer avec son passé et quelques vieux copains à la destinée toute aussi improbable que la sienne.
Car Jacky est un escroc, qui tire profit de sa ressemblance troublante avec Mathieu Kassovitz et de la naïveté de nombreux admirateurs qui n’hésitent pas à mettre la main à la poche en échange de quelques promesses… Jusqu’au jour où la machine s’enraye et où Jacky se trouve entraîné à l’insu de son plein gré dans une suite de péripéties rocambolesques qui pourraient bien tourner au drame. Mais c’est bien connu, dans ce genre d’histoires, « le plus important ce n’est pas la chute mais l’atterrissage »…
Autant le dire tout de suite, si il y a des livres qui font du bien, surtout dans la période actuelle, celui-ci en fait partie. Le lecteur y retrouvera la plume acérée et l’humour acide de « Pension complète », mais aussi des passages plus tendres et parfois plus intimes comme dans « Mauvais couts ». Le tout accompagné d’une galerie de portraits hauts en couleurs et de personnages attachants, sans parler des clins d’oeil appuyés que l’auteur fait à Besac et à ses libraires...
Si vous avez un coup de mou et besoin de vous faire du bien, foncez !

Conseillé par (Libraire)
17 juillet 2021

Les histoires d'amour finissent mal... en général...

Comme dans ses romans précédents, Edyr Augusto a situé l’action de son nouveau roman dans l’État du Parà, au nord du Brésil, non loin de la Guyane et du Surinam. A Bélem, plus précisément. Une ville fluviale, industrieuse, peuplée, située à l’orée de la forêt amazonienne et au carrefour de tous les trafics, de tous les rêves et de tous les vices. Une ville où la violence sociale et la violence de la rue s’entretiennent et se nourrissent mutuellement sur fond de corruption politique.
Dans les rues de Bélem, la violence et la mort sont omniprésentes et banales. On s’y souvient du Docteur Marollo, ce chirurgien réputé mais désabusé, habité par la passion du jeu et des cartes au point d’investir dans un casino clandestin fréquenté aussi bien par les politiciens locaux que par de petits truands en peine de fortune, où d’âmes perdues nées dans la rue et pour lesquelles le jeu représenter une échappatoire souvent éphémère, illusoire et fatale.
Dans ce décor et ces ambiances implacables, le lecteur pourra suivre de près les trajectoires et les destins de Giovonaldo, Gio, qui s’efforce de sortir du lot grâce à son don pour les cartes, Paulo, jeune flic idéaliste tombé du mauvais côté de la criminalité, Paula, jeune femme lumineuse faite pour le jeu et attirée par l’argent , et un mystérieux tueur en série fumeur de Rothman’s…
Page après page l’intrigue prend corps, se noue, se déroule de manière implacable comme une tragédie classique qui entraîne ses protagonistes dans une spirale noire dont personne ne réchappe… Cela faisait longtemps que nous n’avions pas rencontré de personnages aussi bruts, aussi denses, aussi intenses, aussi marquants… Il y a des relents shakespeariens de toute beauté dans ce roman là… Laissez vous tenter...