Manuel H.

Les Presses de la Cité

22,50
Conseillé par (Libraire)
5 octobre 2017

Un pari romanesque aussi osé que réussi !

Avec ce nouveau roman très attendu, Michel Bussi projette le lecteur dans un espace méditerranéen diffracté, reflet des enjeux les plus contemporains. Un pari romanesque aussi osé que réussi, mené par un orfèvre de l'intrigue.

Empruntant son titre à celui d'une célèbre chanson de Pierre Perret, le nouveau roman de Michel Bussi explore la question migratoire dans l'espace méditerranéen. Celle que l'on trouve plutôt jolie, c'est Leyli. Elle vit à Port-de-Bouc, à proximité de Marseille, travaille comme femme de ménage dans un hôtel et réside dans un immeuble, entourée de ses enfants, dont la très belle Bambi. Quand à quelques jours d'intervalle, deux hommes d'âge mûr sont tour à tour retrouvés morts dans des chambres d'hôtel thématiques, aux décors sahariens et orientaux, poignets ligotés aux barreaux de lit et veines proprement ouvertes, les soupçons se portent vers une étrange jeune fille s'exhibant sur le web sous le doux prénom avatar de Bambi. Une troublante coïncidence qui dirige et resserre l'enquête autour de Leyli et ses enfants. Mais les apparences sont trompeuses. Michel Bussi joue à merveille de ces espaces virtuels, abîmes de mensonges et de tromperies et il s'empare en orfèvre de ces espaces géographiques qui se ressemblent et se confondent, lissant le monde jusqu'à effacer toute singularité. En ressort d'autant plus d'indéniables vérités, à commencer par la violence faite aux femmes et hommes migrant d'une rive à l'autre de la mer méditerranée, autant victimes d'avides et crapuleux passeurs que de l'hypocrisie ambiante des pouvoirs en place.
D'un roman l'autre, le très populaire Michel Bussi se réinvente et se renouvelle pour le plus grand plaisir du lecteur, mystifié de bout en bout par une intrigue subtilement menée, emporté par des personnages attachants, hauts en couleurs et non sans humour, le tout conduit par une narration riche et vivement rythmée. En osant s'emparer d'enjeux éminemment contemporains sans jamais se départir de son objet romanesque, Michel Bussi remporte haut la main son pari.

Christian Bourgois

22,00
Conseillé par (Libraire)
29 juillet 2017

Un roman attachant, rocambolesque, délicieux et...jubilatoire (et qui ne trompe pas) !

"Elephant" de Martin Suter enchante et enthousiasme dès son affolant incipit. Le roman s'ouvre au fond d'une grotte suisse dans laquelle réside Schoch, un clochard – ancien financier de haut vol ayant tout perdu - qui, au réveil, découvre à ses côtés un éléphant nain, rose, fluorescent ! On comprend son étonnement et ses questionnements sur ses consommations alcooliques de la veille. Mais non, l'animal est bel et bien là, vivant quoi que mal en point : c'est bien un éléphant nain, rose, fluorescent qui agite sa petit trompe à ses côtés. Le roman entraîne alors le lecteur dans la vie de ce SDF et dans celle de cet étrange animal, de son improbable mais tellement possible conception, génétiquement manipulée, vous l'aurez deviné. Une course poursuite effrénée s'engage alors pour s'emparer de la bête, entre de vils et bêtes personnages qui la souhaitent vulgaire marchandise à monnayer et à reproduire à travers le monde et notre bon ami aidé de quelques bons samaritains prêts à la sauver, la sauvegarder, l'adopter, la protéger, la bichonner. C'est aussi drôle que rocambolesque, peuplé d'étonnants personnages et d'une inimaginable créature à laquelle on s'attache évidemment. Vous allez l'adorer ! Les dialogues, les situations, les personnages et le fil romanesque sont savoureux et s'articulent à merveille dans un rythme tambour battant. Martin Suter décrit admirablement bien notre modernité et nos sociétés contemporaines capables de manipuler l'animalité sauvage pour la marchandiser à tout prix tout en jetant à la rue des hommes et des femmes comme rebuts inutiles sans valeur, geste d'une nouvelle sauvagerie à l'oeuvre. Fable contemporaine énormément ébouriffante et réjouissante, "Elephant" est un roman qui ne trompe pas ! Le retour en très grande forme de Martin Suter !

Albin Michel

22,90
Conseillé par (Libraire)
29 juillet 2017

Une grâce

"Bakhita" touche et émeut profondément le lecteur emporté par le destin et l'humanité de ce personnage singulier et universel, un lecteur happé par le souffle littéraire et le tissage romanesque de Véronique Olmi qui révèle les blessures profondes et les guérit à la fois par la grâce de ses mots.

Personnage authentique, Bakhita est née au Soudan au 19e siècle. Razziée enfant, mise en esclavage, elle deviendra religieuse en Italie par le hasard du destin peut-être, par son courage et sa force intérieure sûrement. De cette trajectoire hors du commun qui traverse les époques et les continents, Véronique Olmi dresse une grande figure romanesque qui possède à la fois un caractère singulier exceptionnel et porte en elle une humanité universelle. Dans un style vif, alerte et palpitant de page en page, le roman s'approche au plus près de cette femme noire dépossédée de sa famille, de son enfance, de sa langue, de sa liberté et de son nom. Des pertes et des blessures inguérissables qui ne tarissent pas la force de vie de Bakhita pour se construire une identité et se porter encore et toujours vers les autres. Portrait de femme autant que d'une époque, peuplé de multiples personnages qui donnent chair à cette histoire, "Bakhita" emporte le lecteur dans un tissage romanesque de grande et belle ampleur.

Conseillé par (Libraire)
29 juillet 2017

Corps à corps

Pour avoir refusé un mariage forcé, Manushe a juré de rester une femme vierge, comme l'impose la tradition. Acquérant par ce serment un statut d'homme, elle est désormais respectée de tous dans le village reculé qui lui a accordé l'hospitalité au cœur de montagnes où la rudesse de la vie se dispute à la magnificence des paysages. Avec le temps, elle a enfoui sa féminité et refoulé ses désirs. Jusqu'au jour où apparaît Adrian dont la troublante beauté réveille les émotions et les désirs de Manushe au risque de rompre son serment et la confiance des villageois. Mais derrière les apparences des identités et des corps, les vérités sont mystérieuses et complexes, elles révèlent des vies meurtries par les violences sociales faites aux femmes.
Avec ce premier roman de toute beauté narrative et stylistique, au phrasé poétique et dynamique, Emmanuelle Favier glisse le lecteur sur des chemins jamais vus jusqu'alors. Comme une brume se lèverait au petit matin pour dévoiler un paysage grandiose de haute altitude, les vies de Manushe et Adrian se précisent peu à peu. Jusqu'à ce que tout bascule et que le lecteur plonge de l'autre côté de la montagne, découvrant le versant opposé, les vérités cachées derrière les apparences.
Entre identités choisies et identités subies, "Le courage qu'il faut aux rivières" est un roman fascinant qui alterne subtilement les ombres et les lumières, pose intensément les questions du désir et de la liberté, en faisant surgir des vies bouleversantes, des personnages inoubliables et des images littéraires saisissantes. Une voix est née. Comme les rivières, elle trouve courageusement son chemin et ouvre joliment celui de la rentrée littéraire.

Conseillé par (Libraire)
5 juin 2017

Ardent et tempétueux

Jeune auteur haïtien, Makenzy Orcel bouscule la littérature en livrant une œuvre ardente et tempétueuse, une épopée familiale au long souffle romanesque portée par une puissance stylistique hors-norme. D'outre-tombe comme du fond du ventre surgit la voix d'une femme au verbe acéré et à la phrase tranchante, ses mots comme une ultime lame pour fendre le destin tragique qui fut le sien. Magnifique !
À lire par grande chaleur, dans la douceur d'une ombre rafraîchissante !