Le Carnet À Spirales .

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Les lectures de l'équipe du Carnet à spirales pour vous aider dans vos choix, vous accompagner dans vos nuits blanches, dans vos heures d'évasions romanesques.
Peu adeptes des étoiles nous avons décidé d'en donner 5 par défaut à nos recommandations.
Au plaisir de vous lire et de vous recevoir au Carnet à spirales

Le Livre de poche

9,70
Conseillé par (Libraire)
25 août 2023

Termination, un mot terrible que Thomas Wazhashk, celui qui veille, s'emploie à effacer. Chaque nuit, cet homme, employé comme veilleur de nuit dans l'usine de pierres d'horlogerie de la réserve Chippewa de Turtle mountains, entretient, entre deux tournées d'inspection, une correspondance assidue avec des responsables indiens et gouvernementaux pour lutter contre l'odieuse Indian termination policy, un programme censé élever l'Indien au rang de citoyen américain à part entière. Une émancipation bien amère pour cet homme intelligent qui a bien compris la manœuvre consistant à les relocaliser ailleurs lui et les siens et les priver de leur identité. A ce combat vient s'ajouter la quête acharnée de Pixie, jeune fille de la réserve, nièce de Thomas, pour retrouver sa sœur aînée disparue depuis des mois, quête qui la conduit dans les bas-fonds de Minneapolis où elle découvre une autre forme d'asservissement. Deux combats qui mèneront Thomas et Pixie jusqu'au Congrès, l'un y accomplira sa mission, l'autre y découvrira sa destinée. Inspirée par l'histoire de son grand-père, David Gourdeau, Louise Erdrich, par sa voix si particulière, sa plume à la fois franche et poétique, continue de nous bercer de sa culture indienne et poursuit une œuvre magistrale faite de luttes et de légendes pour que jamais ne s'éteigne l'identité indienne.

Kinga Wyrzykowska

Points

8,30
Conseillé par (Libraire)
25 août 2023

Aimez-vous Chabrol ? Cette peinture d’une certaine bourgeoisie provinciale où le vernis de l’excellence et du paraitre s’écaille bien vite sous la caméra précise du réalisateur. « Patte blanche » pourrait être un film… Premier roman parfaitement construit, « Patte blanche » est une plongée dans une famille fort respectable, les Simart-Duteil. Le père a fait fortune dans les infrastructures routières au Moyen-Orient. La mère, superbe italienne, est désormais veuve. Les enfants, élevés comme des rois, sont désormais installés dans la belle société. Ils sont bien différents, l’éducation ayant laissée quelques séquelles, minuscules failles considérées alors sans importance. Désormais, ils vivent reclus, sous la protection de Paul, l’ainé, dans leur belle propriété en Seine-Maritime, sous la « menace » d’un probable demi-frère syrien. Les certitudes sont balayées. Les réactions d’auto-défense se mettent en place. La propriété devient un fort imprenable, une citadelle où les mesures de sécurité s’amoncellent. Et si toutefois le mal gangrénait de l’intérieur… « Patte blanche » est un piège, dont les dernières pages laissent pantois. « Patte blanche » décrit les personnages à la limite de la caricature, absolument conditionnés par leur condition sociale. « Patte blanche » est une ruse, un stratagème malin pour s’emparer de thèmes sociétaux forts, dont celui de la peur de l’étranger et vous le verrez, celui-ci a « bon dos » sur ses pattes blanches…

13,00
Conseillé par (Libraire)
25 août 2023

La vie s’écoule, monotone et monochrome, dans un village déserté et enclavé entre l'armée ukrainienne et la milice pro-russe de la République Populaire du Donetsk, zone grise où ne (sur)vivent que deux irréductibles : Sergueïtch et Pachka. Frères ennemis, obligés malgré eux de s'entraider, ils sont à la merci des coupures d'électricité, de la faim, des bombes qui tonnent au loin. Alors que le conflit s’intensifie, Sergueïtch, apiculteur, décide, malgré sa nature passive, de mettre ses abeilles à l'abri et de les conduire plus à l’ouest, chargeant ses six ruches sur une vieille remorque. Commence alors un road-trip singulier qui le mènera, au gré des rencontres et des check-points, jusqu'en Crimée. Kourkov, par-delà l'histoire d'un pays déchiré, dresse le portrait touchant d'un homme bon qui malgré la guerre, la suspicion, l'oeil de Moscou omniprésent, garde en lui la rassurante simplicité de ceux qui n’ont qu’un camp, celui de la nature et de l’humanité.
In Page des libraires Hiver 2022

Emily St. john mandel

Rivages

10,50
Conseillé par (Libraire)
25 août 2023

Le bout du Monde, sur l'île de Vancouver, accessible seulement par bateau. S'y trouve, l'hôtel Caiette réservé à une clientèle exclusive, un havre de luxe. Jonathan Alkaitis, le riche propriétaire doit arriver.
On y suit Vincent, une jeune barman, qui hésite entre se confronter à la vie et se laisser porter par elle .. Un étrange graffiti apparaît sur la vitre de la réception. « Et si vous avaliez du verre brisé ? » Premier grain de sable ! Vincent officie au bar et le milliardaire lui fait une proposition qui fait tout basculer. Treize ans plus tard, elle disparait du pont d’un cargo au large de la Mauritanie.
De Wall Street aux terrains de camping pour les quasi-sans-abri, de clubs underground, aux hôtels de luxe et aux prisons fédérales , on plonge dans le tourbillon des milieux financiers , d'un monde opaque et on prend peu à peu la mesure de l’onde de choc créée par l’effondrement d’un réseau financier pyramidal. L'histoire est inspiré de l'affaire Madoff.

Une belle réflexion sur le monde moderne !

9,40
Conseillé par (Libraire)
25 août 2023

Ils ont été peints, décrits, poétisés. Ils ont porté la fierté de tout un peuple. Ils ont nourri des générations et des vocations. Les paysans. Corinne Royer, dans un roman librement inspiré de l’histoire de Jérôme Laronze, assassiné en 2017 par des gendarmes, rend hommage à ces femmes et à ces hommes.

Le tour de force de Corinne Royer est d’avoir su canaliser sa forte colère, sa profonde indignation, afin d’aider à porter la parole de ceux qui se taisent, qui subissent l’absurdité du système administratif. Jérôme Laronze est devenu le temps du roman Jacques Bonhomme, patronyme fort de sens. Neuf jours de cavale, de solitude, de regrets, de souvenirs. Neuf jours dans les forêts à éviter l’inéluctable arrestation. Neuf jours d’un rapport quasi charnel à la terre, d’un amour immodéré de son métier, d’une plongée en pleine nature, d’un manque croissant, celui du contact des bêtes. Neuf jours de lectures, de ces livres partout dans la ferme, de cette culture indispensable à sa survie. Entre chaque jour, s’expriment ceux qui ont connu de près ou de loin Jacques. Le vieux Baptiste, la mémoire vivante, Arnaud, le devenu moitié-vivant… Cette plongée en apnée dans ce monde paysan permet d’en contempler l’isolement, d’en comprendre l’oubli, de saisir l’absolu cynisme des règles édictées. La fête pour un procès gagné contre l’administration mais pour combien de défaites, pour combien d’hommes tombés au champ, pas celui d’honneur, non, celui d’une corde à la poutre maîtresse d’une grange branlante. Tous savent que Jacques est victime, que cela finira mal, mais ne peuvent lui venir en aide autrement que par un geste de soutien, un élan de solidarité pour rentrer un fourrage, aider une bête à mettre bas. Toutefois, ils ne peuvent plus rien face au déferlement administratif contre-productif, creusant encore davantage le fossé séparant cette Pleine Terre de cette pleine paperasse. Cette dernière devait garantir le bien-être animal mais devient le fossoyeur de l’animal et de l’éleveur. Corinne Royer ne cherche pas à juger, à moraliser : elle rend seulement compte et c’est plus terrible encore. Un roman fort et émouvant pour secouer les consciences et sortir Jérôme de l’oubli où il est tombé, comme est tombé dans l’indifférence ce monde paysan.

In "Page des libraires" - Septembre 2021