conformément à nos voeux
Siri Hustvedt est une auteure que l’on suit avidement. La perspective d’une prochaine publication réjouit d’avance, comme lorsque l’on guettait la sortie de la nouvelle saison d’une série additive, au temps où internet ne nous privait pas encore du plaisir de l’attente.
Dans "Un monde flamboyant", tous les ingrédients de son style irrésistible sont au rendez-vous, conformément à nos voeux, parmi lesquels la science comme procédé applicable à tous les domaines (le roman lui-même prend la forme d’une thèse universitaire fictive). Toute la grâce de sa plume est très habillement retranscrite en français par Christine Leboeuf, fidèle traductrice du couple Hustvedt-Auster.
On regrettera peut-être l’accumulation de références universitaires, philosophiques, médicales et psychiatriques, destinées à une minorité intellectuelle mais qui, chez Siri Hustvedt, peuvent revêtir le charme de la culture jusqu’alors ignorée.
Joyeux bordel
Tactiques, principes et théories pour faire la révolution
De Andrew Boyd, Dave Oswald Mitchell
Éditions Les Liens qui libèrent
une carte intéressante de la "révolution créative"
Avec ce livre, au travers d'exemples foisonnant de perturbations créatives comme le « théâtre invisible » – qui consiste à jouer une pièce de théâtre dans des lieux publics sans en avertir les passants, devenus spectateurs d’une scène qu’ils croient réelles – le canular, ou les actions préfiguratives, nous prenons la mesure de toutes les ressources de l’« artivisme ».
Liant pratique artistique et activisme, ces manifestations prennent appui sur les ressources culturelles à disposition, pour les détourner et les transformer en « mèmes » – ces buzz qui se répandent à la vitesse de la lumière sur Internet
la carte postale d'une vie
Jacques A. Bertrand, l’auteur des "Sales bêtes", livre dans ce court roman, à travers le personnage d’Anatole Berthaud, le récit d’une enfance et d’une adolescence où les autres ont tenu une place particulière. Peut-être bien la plus importante, au-delà de la notion d’ego et d’individualisme.
"J’aime pas les autres" répète Anatole. Mais ce sont eux qui lui ont finalement appris la vie, ont forgé son expérience, généré une vie sentimentale épanouie, et qui lui permettent, à soixante ans, de retrouver une deuxième jeunesse par la réminiscence de ses souvenirs et des voeux du passé.
voeux d'amour
Paru il y a quelques années sous le titre du héros de ce roman, Adam Haberberg s’offre une renaissance à travers une réédition : encore une fois, Yasmina Reza se dresse comme une moralisatrice désenchantée, sans en faire trop.
Elle fait le portrait des gens du XXIè siècle, sans jamais tomber dans le pathos, avec leurs névroses, leurs peurs, leurs désillusions, leurs obsessions, leurs voeux, non sans humour et talent.