Maëlle P.

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Monsieur Toussaint Louverture

34,90
Conseillé par
10 avril 2019

Une expérience graphique renversante

Dans son premier roman graphique Moi, ce que j'aime, c'est les monstres, Emil Ferris, à l'aide de son seul stylo à bille, donne naissance à un univers foisonnant qui mêle adroitement monde réaliste et fantastique.
Son héroïne, Karen, dix ans, étouffe son sentiment de différence sous un masque de loup-garou. L'imaginaire de Karen déborde en effet de créatures plus monstrueuses les unes que les autres mais les véritables monstres, eux, ont un visage bien humain et rôdent partout : dans le cancer qui ronge sa mère, dans les dissimulations de son grand frère Deeze, dans l'intolérance de ses camarades d'école, dans le nazisme qu'a dû fuir sa mystérieuse voisine Anka.
Présenté comme un journal intime crayonné sur un carnet à spirale, Moi, ce que j'aime, c'est les monstres nous livre une expérience graphique renversante qui bouleverse les codes narratifs traditionnels de la BD.
La densité et la force du dessin d'Emil Ferris retracent brillamment l'époque, la culture et la société du Chicago des années 60. Ce mélange inédit de genres et de thèmes a priori éloignés est aussi un formidable éloge de l'art et de la différence. Vivement le deuxième opus !

Conseillé par
10 avril 2019

Entre roman d'aventure et témoignage historique

Entre roman d'aventure et témoignage historique, Sauvages nous transporte dans le passé trop peu connu du Québec. Nathalie Bernard y dénonce les sordides pensionnats qui ont sévi entre 1827 et 1996 et dont le terrible dessein était d'éradiquer toute trace de culture indienne chez des orphelins et enfants amérindiens arrachés à leur famille afin de les fondre dans la société canadienne.
L'écriture fine et rythmée de Nathalie Bernard rend la lutte pour la survie du jeune héros Jonas, seize ans, d'autant plus bouleversante.

Éditions Gallmeister

22,20
Conseillé par
10 avril 2019

Un tragique pèlerinage

David Vann mêle adroitement fiction et réalité en rejouant ici la vie de son père Jim à travers l'exploration de son esprit malade. Avec une grande maîtrise des émotions, il dépeint le tragique pèlerinage dans lequel se lance son père pour tenter d'échapper au sentiment de désolation qui le poursuit. La montée en puissance du désespoir est tout aussi vertigineuse que l'écriture est puissante.

22,00
Conseillé par
10 avril 2019

Un reportage au long cours bouleversant

On espère lire une fiction, mais il n'en est rien. Dans Nomadland, Jessica Bruder, journaliste, décortique la chute sociale vécue par des milliers d'américains après la crise financière de 2008. Toutes leurs économies envolées, les grands perdants de la crise des subprimes ont fait preuve d'une formidable résilience en se réinventant en travailleurs itinérants. Gardiens de campings, travailleurs temporaires dans des champs de betteraves sucrières ou des entrepôts du géant Amazon, ces nouveaux nomades sont très loin de la retraite méritée à laquelle ils aspiraient.
Ce qui est beau dans ce récit de vies d'errance, c'est la solidarité qui naît d'une situation de crise, et la vision de la liberté comme dernier vestige du rêve américain envolé qui est plus forte que tout.
Ce qui est touchant, c'est la diversité des parcours de vie de ces retraités de la classe moyenne qui ont vu leurs aspirations broyées par le système.
Ce qui fait réfléchir, c'est que cela se passe de nos jours dans la première puissance économique mondiale.

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