Jean T.

https://lecturesdereves.wordpress.com/

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Remarquable cuisine

Louis Le Cunff

Éditions Ouest-France

Conseillé par (Libraire)
23 juillet 2015

Regrettable titre...

Voici un livret pas cher, bien illustré, avec des recettes réellement traditionnelles qui est cependant entaché d'une erreur tout à fait regrettable : la recette des galettes porte comme titre : Galettes nantaises...
Pourtant, ma grand-mère et ma mère -toutes deux bretonnes- faisaient les galettes de cette façon!

Conseillé par (Libraire)
21 juillet 2015

Un voyage rafraîchissant...

Cédric Gras connaît bien l'Est de la Russie pour avoir habité Vladivostok. Située à plus de 6000 kilomètres à l'est de Moscou, la ville est plus proche de Séoul et de Pékin, avec qui les relations n'ont pas toujours été calmes.
C'est à la bibliothèque Lénine que Cédric Gras a eu l'idée de ce voyage, lorsqu'il a trouvé "trois printemps en une année", le récit d'un voyageur qui a parcouru du sud au nord ce territoire tellement immense qu'il a accompagné le printemps. Lui préférant l'automne a eu l'idée de parcourir du nord au sud, à l'automne, cette région qui a vécu plusieurs colonisations soviétiques destinées surtout à prouver aux puissances asiatiques que ce territoire est bien russe. Ceux qui habitent maintenant ces contrées ne font qu'y passer, le temps d'une mission, sasn s'attacher à la nature et à la terre.
Au confins du pays, au bord de l'Orient, ce baroudeur et grand voyageur effectue un exercice de "géographie narrative". En voyageant, il raconte l'histoire de cette contrée, l'époque tsariste, le progrès soviétique, le goulag, la période actuelle qui est plutôt déclinante, automnale alors que la Chine vit un printemps. Dans la même année, il passe un premier automne à Yakoutsk avec les Yakoutes et les Talgas. Puis il s'en va pour gagner la la lisière du Japon, à Khabarovsk. Il se rend sur l'île de Sakhaline et au bord du Fleuve Amour. Enfin il poursuit son troisième automne en partant aux confins de la Chine et des Corées.
Le récit de Cédric Gras est remarquablement écrit et informé. C'est un voyage dans une Russie qu'on connaît mal, pour voir ce que c'est que l'Extrême Orient russe actuel et quel peut être son avenir. Le récit est lent ce qui met le lecteur au rythme du voyage. Passionnant.

Chronique d'une immersion

Plein Jour

17,00
Conseillé par (Libraire)
21 juillet 2015

Elle était d'abord venue en 2013 pour un reportage après la liquidation des abattoirs Doux. Elle avait découvert une réalité du monde qu'elle ne soupçonnait pas et une image inconnue de son pays. Elle qui avait choisi son métier, ses relations, son lieu de vie, elle a alors décidé d'aller voir ceux qui n'ont pas le choix, "ceux qui ne déménagent pas, qui restent, qui respectent la culture".
En janvier 2015, au moment des attentats contre Charlie Hebdo, elle s'inscrit à une agence d'intérim. Elle travaille d'abord deux jours chez Monique Ranou, à Quimper. Elle embauche ensuite pendant quatre semaines chez doux, "au cartons" pour un travail sur la chaîne d'emballage de poulets.
Pendant ce mois, elle a mené la vie d'ouvrière, comme "ces femmes payées toute leur vie au SMIC". Elle a revêtu la même tenue de travail, s'est coiffée "d'une charlotte bleue" pour intégrer une chaîne où l'on met "les poulets dans des cartons à raison de huit pièces par carton".
Elle découvre ce qu'elle raconte : la vie d'ouvrière chez Doux, la zone industrielle de Lospars sur la commune de Châteaulin, la pénibilité du travail, la soumission des employées et la morgue de la chefferie et de la direction. Elle parsème son récit de nombreux détails sur la coût de la vie, la débrouille obligatoire quand on est payé "9,61 euros horaire plus 1,068 euro de prime d'habillage-déshabillage", l'organisation de l'abattoir, sa hiérarchie, la management, . Elle montre comment la rareté de l'emploi et la faiblesse du salariat enracinent les ouvrières dans ce territoire qu'elles n'ont pas ou plus les moyens de quitter, comment elles acceptent la vie qu'elles subissent, à défaut d'une alernative.
Comme d'autres (pour les plus récents : Florence Aubenas, Jean-Baptiste Malet pour "En Amazonie"...), Bérangère Lepetit s'est infiltrée dans la réalité de gens méconnus pour les rendre visibles. En racontant par le détail leur vie et leur environnement physique, géographique, économique, culturel, elle dit combien nous connaissons mal notre pays. De la Bretagne, nous connaissons le folklore, le littoral, les bonnets rouges, les manifestations des agriculteurs, les algues vertes, mais nous ne connaissons pas la vie pénible des ouvriers de l'agroalimentaire. Quand elle décrit le travail à la chaîne, nous voyons bien que, puisqu'il est impossible au travailleur d'en saisir le sens, il est un esclavage.
De lecture aisée, passionnant et dramatique, ce récit est intéressant par ce qu'il montre de la cassure de notre société. Il permet de découvrir une face cachée de notre économie mondialisée, de comprendre pourquoi, un jour ou l'autre, il faut déchirer le voile qui nous obscurcit la vue.

Conseillé par (Libraire)
16 juillet 2015

Après trente années d'un mariage sans nuage, Boris quitte Mia, son épouse, au moins pour le temps d'une "Pause" (c'est le nom que Mia donne à cette femme).
Après un moment de sévère déprime, Mia se retourne vers sa mère qui vit dans une maison de retraite, dans le Minnesota. Pour reprendre goût à la vie et sur le conseil de sa psychanalyste, elle accepte d'animer un atelier d'écriture regroupant des adolescentes qui, en apparence, apparaissent très semblables. Pendant cet été, elle développe une attention aux autres, à sa jeune voisine Lola avec ses deux bébés et son mari irritable, à sa mère et aux énergiques femmes âgées qui lui sont proches, à Daisy, sa fille comédienne, qui a grandi un peu trop seule...
Dans cette relation attentive, Mia relit, apprend la complexité des existences humaines, découvre la double face des êtres et des événements. Après ce moment de folie et cet été sans les hommes et entre femmes, Mia pourra-t-elle se reconstruire ? S'inventer une nouvelle vie ? Changer tout en restant elle-même ? Et reconquérir Boris ? ,
Avec humour, en mêlant souvenirs, lectures, actualité et dans une écriture soignée, Siri Hustvedt nous offre un livre passionnant, sensible, grandement délicat et souvent émouvant.

Conseillé par (Libraire)
31 mai 2015

Rude...

À bord d’une voiture, un homme quitte Paris, précipitamment. Dans le coffre, quelque chose cogne dans les virages. Au fur et à mesure qu’il descend vers le Sud, lui revient à lamémoire que son père est venu d’Adalousie travailler dur sur des chantiers,leur vie sasn des quartiers pauvres, sa condition d’immigré. À Cadix, fin du voyage, retour aux origines.

Un court texte qui, dans une écriture tendue, explose de douleur et de violence contenue. C’est un texte d’ouvrier méprisé, de dominé hanté par sa fierté bafouée, d’un homme qui brise ses chaines et règle ses comptes, quoi qu’il en coûte. C’est brut de décoffrage et très fort.