Librairie coiffard

Roman

Sabine Wespieser Éditeur

20,00
Conseillé par (Libraire)
9 septembre 2020

Conseillé par Stéphanie et Rémy

La première scène de "Mauvaises Herbes" ne vous quittera plus pendant longtemps. Pas besoin de grandiloquence, de violence gratuite, non. Juste le doigt d'une petite fille dans la main d'un géant fragile. Simplement un père qui vient chercher son enfant à l'école plus tôt que prévu parce qu'ils vivent à Beyrouth, que nous sommes en 1985 et que leur pays est en guerre. La langue de Dima Abdallah est magnifique. La gravité de cette enfant persuadée qu'elle doit protéger ce père mutique vous touchera. De même que sa conscience aigüe de la puissance du mot juste. "Mauvaises herbes" est un exil intérieur poignant, une relation père-fille intense, un grand cri silencieux.

L'Iconoclaste

19,00
Conseillé par (Libraire)
9 septembre 2020

Conseillé par Coralie, Manon, Stéphanie et Rémy

En grandissant, en laissant une part de l'enfance derrière nous, devient-on une autre personne ? Les deuils, les rencontres, les voyages nous transforment-ils au point d'effacer ce que nous sommes ; notre vie serait alors traversée par plusieurs identités ? C'est une des questions qui habite le roman de Julia Kerninon. En accompagnant le personnage de Liv Maria vous toucherez à une forme de liberté absolue et à la complexité de l'être humain. Vous vivrez sur une île Bretonne, à Berlin et dans la pampa argentine. Vous tairez le secret de Liv Maria mais avec elle vous plongerez dans les livres et la langue, les mots sont essentiels. Ce roman est aussi enchanteur, vertigineux et tragique que le laisse supposer le magnifique prénom de son héroïne: Liv Maria.

Roman

Les Éditions Noir sur Blanc

16,00
Conseillé par (Libraire)
8 septembre 2020

Conseillé par Mélanie, Rémy, Stéphanie

Fatima est franco-algérienne. Elle habite Clichy et passe des heures dans les transports en commun. Fatima est musulmane et lesbienne. Ce roman, c’est l’autobiographie de l’autrice : Fatima Daas. C’est l’histoire d’une enfant qui a toujours été légèrement à côté, un peu perdue, très en colère, tiraillée entre deux pays, deux cultures. C’est l’histoire d’une femme qui, à l’âge adulte, tente de mêler son identité, à une religion qui peine à évoluer.

C’est un court roman, comme un coup de poing, un coup au cœur, qui m’a fait réfléchir, m’a fait me questionner, sans préjugés, ni discrimination. Une histoire que j’ai dévorée et que j’aurais voulu crier, car l’écriture de Fatima Daas laisse la part belle à l’oralité. Elle semble se trouver dans la même pièce que nous, à nous raconter cette histoire, son histoire, rapidement, et puis plus doucement, jusqu’à trouver sa place, entre les deux.
Mélanie

One-Shot

Soleil

23,95
Conseillé par (Libraire)
2 septembre 2020

Conseillé par Coralie

Quel rapport avons-nous aux troubles psychiatriques ? Comment entendre ces mots que l'on connait tous pour les appréhender différemment : anorexie, dépression, bipolarité, hystérie ? Sujet souvent présent dans les essais, il s'ouvre avec délice au monde de la bande dessinée.
"Journaux troublés" propose une véritable immersion au sein de l'intimité d'un asile imaginaire. Page après page, les troubles mentaux sont évoqués, racontés et illustrés avec bienveillance et empathie.
Décrites par Sebastien Perez comme dans un journal intime, chaque pathologie se retrouve choyée, libérée des carcans et montrée au monde telle qu'elle est. Marco Mazzoni, quant à lui, dresse avec poésie le portrait dessiné de l'indicible. Freud appelait cela la psychopathologie de la vie quotidienne et c'est ainsi que "Journaux troublés" nous attrape au coeur, grâce à la proximité de ces troubles, à leur perméabilité et à nos faiblesses toutes proches.
Article rédigé pour Page des libraires par Coralie Sécher, librairie Coiffard

Conseillé par (Libraire)
2 septembre 2020

Conseillé par Marie-Laure, Rémy et Stéphanie

De mai à juillet 2019, s'est tenu le procès de France Telecom. Plusieurs dirigeants sont alors accusés de harcèlement moral ayant provoqué la vague de suicides que l'on connaît. Sandra Lucbert a assisté à ce procès et ce livre en est l'analyse édifiante. Ce qu'elle a voulu montrer, c'est comment le langage managérial peut être aussi puissant et manipulateur que la "novlang" de "1984" d'Orwell. Sandra Lucbert convoque Kafka et sa "Colonie pénitentiaire", Melville et son "Bartleby", Rabelais et ses fameux mots gelés qui seraient ici " Enfin-il-fallait-que-voilà". Enfin-il-fallait-qu'on licencie, enfin-il-fallait-qu'on paye les actionnaires... Elle prouve aussi de quelle manière le mal-être des employés a été utilisé pour rapporter de l'argent aux entreprises pharmaceutiques. Un livre à la fois brillant, bouleversant et effrayant. Comme l'écrit Sandra Lucbert : "la norme est invisible, même si elle est partout, même si elle est atroce".
Article rédigé pour le Page des libraires n°203 par Marie-Laure Turoche, librairie Coiffard