EAN13
9790231808780
Éditeur
Symétrie
Date de publication
Nombre de pages
10
Dimensions
29,7 x 21 x 0,3 cm
Poids
70 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Enfance

Deux mélodies sur des poèmes de rimbaud

De

Composé par

Symétrie

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On l’a affublé de tant de masques contradictoires : le mystique et le révolté, le sauvage et le savant… Persistons, nous autres, à ne voir à Rimbaud, au poète Rimbaud, que le visage d’un enfant. Et plutôt que de l’entraîner – de le noyer – dans les marécages du cerveau, laissons-lui l’humble flache du cœur, celle où :« Un enfant accroupi plein de tristesses lâcheUn bateau frêle comme un papillon de mai. »L’enfant certes de Ma bohème, et de Larme, et de Honte, l’enfant en deuil qui regarde «  les merveilleuses images  », l’enfant «  compris des coqs de clochers de partout  ». S’il existe une clé à l’énigme d’être au monde, lui seul la détient, et lui seul en a l’usage, à condition de s’en tenir à cet âge sans avenir, à son innombrable mesure. Pourquoi parler, avec Claudel, d’un « enfant trop grand » et « mal décidé à l’homme » ? Au moment du terrible « départ » qu’annoncent les Illuminations, on voit deux êtres essentiellement différents se séparer : celui qui part a les yeux secs et tranche dans le vif ; celui qui reste aura l’éternité des larmes, – entendez : de leur bonheur.Mettre des notes sur du Rimbaud ? Je ne l’ai pas fait sans scrupules. Les mots de Rimbaud supportent mal tout ce qui les enveloppe et les développe ; preuve en sont les errements de ses musiciens, qu’ils utilisent la chansonnette ou l’arcane sériel. Et j’ai dû, dans le polyptyque d’Enfance, me résoudre à ne retenir que deux panneaux sur cinq ; les autres résistent au chant, – et peut-être même à la récitation.Voilà un enfant de plus dans ma musique, avec Poil de carotte, avec celui des Poésies de Schehadé, tapi « derrière les roses », avec celui de Mauvais Cœur, à jamais douloureux d’un souvenir d’enfance, et tant d’autres. Qu’ai-je à faire avec eux ? Je redis que j’ai eu une enfance heureuse. Mais quoi, elle est à des années-lumière ; et comme écrit le poète, « ce ne peut être que la fin du monde, en avançant ».
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