Le Noir
EAN13
9782850259630
ISBN
978-2-85025-963-0
Éditeur
Hazan
Date de publication
Nombre de pages
256
Dimensions
24 x 28 cm
Poids
1890 g
Langue
français
Code dewey
701.85
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Le Noir

De

Hazan

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Lié indissolublement à l'idée de deuil, de nuit (au propre comme au figuré), de désespoir, de folie, le noir se présente dans notre culture comme une couleur néfaste. Le combat titanesque du bien et du mal, de Dieu et de Satan, de la lumière et des ténèbres fait qu'on attribue au noir une valeur généralement négative. C'est vrai autant dans la théologie que dans la philosophie (ne parle-t-on pas de philosophie des Lumières ?). Et dans les croyances populaires, le noir n'est jamais bon signe (il faut éviter de croiser un chat noir, etc.) Toutefois, dans ses innombrables acceptions, l'histoire du noir en Occident est beaucoup plus complexe et contrastée. Et c'est cette histoire que ce livre entend raconter dans ses grandes lignes. La dimension symbolique du noir est plus complexe qu'il n'y paraît. Si l'on observe les Écritures à la lettre, il est associé à la Passion du Christ et à sa mort. Mais si l'on se réfère aux textes des grands mystiques, l'expérience de la nuit introduit à celle de la clarté éblouissante du divin. Et souvent la nuit est le lieu, le moment de l'initiation, par exemple dans les rites des francs-maçons comme le noir une référence récurrente pour l'ésotérisme, la cabale, etc. Depuis l'antiquité, la mélancolie est assimilée à la couleur noire : les traités médicaux parlent de « bile noire » pour l'évoquer. Et cette conception perdure, en dépit des progrès de cette science, jusqu'au XIXe siècle. Quoi qu'il en soit, le noir peut avoir d'autres significations. En astronomie, la notion de trou noir, qui continue à intriguer le monde scientifique, part d'une observation concrète pour aboutir à d'hasardeuses spéculations. Dans le langage, en particulier dans les expressions idiomatiques, le noir prend les sens les plus divers et présente une richesse aussi considérable que celle du rouge, du vert ou du bleu. En politique, il servira de drapeaux a bien des idéologies, anarchisme, fascisme, etc. La question du noir dans la sphère de l'art se pose en des termes symboliques, mais aussi « physiques » quand le peintre s'emploie à utiliser le contraste des ombres et des lumières. De simple fond pour le portrait à la fin du Moyen Age (et cet usage subsistera jusqu'au XXe siècle), le noir prend une toute autre dimension quand l'ombre et les ténèbres servent à traduire plastiquement la pensée du peintre, chez le Caravage et les caravagesques, chez les ténèbristes du XVIIe siècle, chez Rembrandt bien sûr, mais aussi chez Crespi. S'interroger alors sur le noir, c'est s'interroger sur les fondements du dessin, sur les techniques picturales mais aussi sur la construction métaphorique de l'oeuvre. L'histoire de l'art moderne montre que des peintres ont considéré le noir comme une fin ultime ou comme le « dernier tableau ».Le suprématisme de Malévitch, le constructivisme de Rodchenko ont eu besoin du noir pour explorer les confins de la peinture. Plus tard, le noir réapparaît comme élément fondamental d'une enquête sur l'espace spécifique de la peinture chez Reinhardt ou comme dernière frontière sémantique de l'art chez Kossuth. Le noir prend une importance crucial chez Mark Rothko, bien que ce dernier en fasse rarement usage ou chez Jean Degottex., chez Pierre Soulages pour qui le noir serait l'expression suprême de la lumière. En littérature, le noir renvoie à des genres bien particuliers : le romantisme noir en Angleterre et en Allemagne à la fin du XVIIIe siècle, puis le roman noir, qui désigne surtout des intrigues policières Depuis la banalisation de la couleur, il s'est créé une esthétique du noir et blanc dans la photographie, le cinéma comme dans la mode vestimentaire ou la publicité. Au total, cet ouvrage propose une histoire culturelle et anthropologique du noir à ce jour inédite.
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