- EAN13
- 9782707342959
- Éditeur
- Les Éditions de Minuit
- Date de publication
- 18/11/2020
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Autre version disponible
Le livre de Jonas tient une place exceptionnelle dans la liturgie juive. Il
est en effet lu publiquement à la fin de Yom Kippour, ce jour du Grand Pardon
qui est la principale des solennités du calendrier. Et pourtant, rien ne
semblait désigner à un tel honneur ce court texte consacré à l’un des douze «
petits prophètes ». Le livre de Jonas comprend quatre chapitres. Le premier et
le troisième rapportent l’histoire, sans doute très ancienne, mais bien peu
édifiante, d’un prophète récalcitrant. Sommé par Dieu d’aller prêcher Ninive,
il s’empresse de s’embarquer sur un navire qui va dans la direction opposée.
Mais, à la suite d’une soudaine tempête, les matelots rejettent Jonas à la mer
; il est alors avalé par un grand poisson (la fameuse « baleine » de Jonas),
qui le dépose sur un rivage d’où il gagne Ninive et accomplit finalement la
mission dont il était chargé. Le deuxième chapitre – la prière de Jonas dans
le ventre du poisson – est un psaume, également très ancien, que nous
connaissons surtout dans sa traduction latine : le De Profundis. Quant au
quatrième chapitre, dont la rédaction est beaucoup plus récente (probablement
du IIe siècle avant l’ère chrétienne), il raconte une mystérieuse histoire de
« ricin » dont personne à vrai dire n’a l’air aujourd’hui de comprendre la
véritable signification. Or il paraît clair que c’est ce quatrième chapitre,
justement, qui vaut à Jonas sa place éminente dans l’office de Kippour. Greffé
par les Docteurs de la loi sur les deux sources légendaire et poétique
précédentes, il pourrait bien illustrer pour la première fois la situation des
juifs après la destruction du Temple de Jérusalem. Une situation qui n’a pas
changé fondamentalement depuis vingt-six siècles. Dernier livre de l’Ancien
Testament, à la jonction du sacré et du profane. Jonas serait tout simplement
le Livre de la judaïté moderne.
est en effet lu publiquement à la fin de Yom Kippour, ce jour du Grand Pardon
qui est la principale des solennités du calendrier. Et pourtant, rien ne
semblait désigner à un tel honneur ce court texte consacré à l’un des douze «
petits prophètes ». Le livre de Jonas comprend quatre chapitres. Le premier et
le troisième rapportent l’histoire, sans doute très ancienne, mais bien peu
édifiante, d’un prophète récalcitrant. Sommé par Dieu d’aller prêcher Ninive,
il s’empresse de s’embarquer sur un navire qui va dans la direction opposée.
Mais, à la suite d’une soudaine tempête, les matelots rejettent Jonas à la mer
; il est alors avalé par un grand poisson (la fameuse « baleine » de Jonas),
qui le dépose sur un rivage d’où il gagne Ninive et accomplit finalement la
mission dont il était chargé. Le deuxième chapitre – la prière de Jonas dans
le ventre du poisson – est un psaume, également très ancien, que nous
connaissons surtout dans sa traduction latine : le De Profundis. Quant au
quatrième chapitre, dont la rédaction est beaucoup plus récente (probablement
du IIe siècle avant l’ère chrétienne), il raconte une mystérieuse histoire de
« ricin » dont personne à vrai dire n’a l’air aujourd’hui de comprendre la
véritable signification. Or il paraît clair que c’est ce quatrième chapitre,
justement, qui vaut à Jonas sa place éminente dans l’office de Kippour. Greffé
par les Docteurs de la loi sur les deux sources légendaire et poétique
précédentes, il pourrait bien illustrer pour la première fois la situation des
juifs après la destruction du Temple de Jérusalem. Une situation qui n’a pas
changé fondamentalement depuis vingt-six siècles. Dernier livre de l’Ancien
Testament, à la jonction du sacré et du profane. Jonas serait tout simplement
le Livre de la judaïté moderne.
S'identifier pour envoyer des commentaires.