Universalisme
EAN13
9782381910499
Éditeur
Anamosa
Date de publication
Collection
Le mot est faible
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Universalisme

Anamosa

Le mot est faible

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Repenser l'universalisme classique, ce n'est pas réveiller le démon du
particularisme, de la pureté biologique et des passions fascistes. Ce n'est
pas non plus tomber dans le piège de l'identité comme fondement de toute
légitimité, ni couper la République en deux. C'est, tout au contraire,
chercher le chemin d'un humanisme à la mesure du monde.
Partout, des plateaux de chaînes info aux tribunes des grands hebdomadaires,
des interviews présidentielles aux phénomènes de librairies, on dresse le même
constat : l'universalisme, indissociable de l'esprit français, pilier de la
République, ferait face à un péril mortel.
Dans le récit qui structure le discours politico-médiatique en France,
l'antiracisme présentable d'antan, validé par les partis de gauche pour son
ambition universaliste – lutter en même temps contre toutes les haines
collectives en intégrant tout le monde – se verrait supplanter par un
antiracisme " décolonial ", " indigéniste " et " catégoriel ", dont la grille
de lecture serait " racialisante ".
Si ce nouvel antiracisme est perçu comme une menace pour l'universalisme,
c'est parce que ses promoteurs joueraient avec le feu communautariste.
L'antiracisme 2.0 serait ainsi un racisme déguisé, utilisant des concepts
essentialisants qui ne valent guère mieux que les théories de la suprématie
blanche. Idiots utiles du soft power américain ou apprentis-sorciers de la
gauche radicale, ses idéologues formeraient avec l'extrême droite une "
tenaille identitaire " visant à renverser l'ordre républicain, en déclenchant
rien moins qu'une guerre des races.
Mais de quel universalisme parle-t-on ? Dans quelle mesure le concept fait-il
l'objet d'un monopole intellectuel ? Pourquoi ceux qui se pensent et se disent
universalistes sont-ils convaincus qu'il n'en existe qu'une seule forme –
celle qu'ils professent ? Et comment expliquer l'équivalence morale entre
racisme et antiracisme qui sous-tend leur axiomatique ?
Telles sont les questions qui sous-tendent cet essai qui se veut à la fois une
critique de la raison pseudo-universaliste et une approche de l'universalisme
postcolonial, ou créolisé. Repenser l'universalisme classique, ce n'est pas
réveiller le démon du particularisme, de la pureté biologique et des passions
fascistes. Ce n'est pas non plus tomber dans le piège de l'identité comme
fondement de toute légitimité, ni couper la République en deux. C'est, tout au
contraire, chercher le chemin d'un humanisme à la mesure du monde.
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