Le mythe du grand silence, Auschwitz, les Français, la mémoire
EAN13
9782213673059
Éditeur
Fayard
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le mythe du grand silence

Auschwitz, les Français, la mémoire

Fayard

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L'extermination des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale aurait été
oubliée, dit-on, au lendemain de la guerre, voire refoulée, et que l'opinion
française en a été ignorante jusqu'aux années 1970. Or, cette approche
psychologique ne tient pas. Juifs et non-Juifs se sont efforcés dès le
lendemain de la guerre de penser le génocide dans sa singularité. Les élites
intellectuelles, dès les années 1945-1950, se sont exprimées publiquement, et
très fortement. Soulignons en particulier le rôle précoce des catholiques et
des protestants dont les écrits bouleversants témoignent de leur prise de
conscience ; ils iront même jusqu'à adressee des demandes de pardon aux Juifs.
Puis ce sont les romanciers, les cinéastes et les hommes de théâtre qui font
passer dans l'opinion, au cours des années 1950 puis 1960, la connaissance du
génocide. Lorsque la Guerre des Six Jours éclate en juin 1967, elle rencontre
une opinion publique déjà parfaitement instruite, qu'elle n'a pas besoin de
réveiller - comme on le dit généralement - car elle ne dormait pas. Alors
commence l'action de Beate Klarsfeld, ses scandales calculés pour que la
conscience du génocide gagne la sphère politique et que, contraint, l'Etat
français s'engage dans la voie des procès. La phase de la reconnaissance
publique de l'extermination commence ; mais elle n'aurait jamais pu exister
sans le lent travail de maturation et de prise de conscience de l'opinion
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