- EAN13
- 9782080242174
- Éditeur
- Flammarion
- Date de publication
- 21/10/2020
- Collection
- Champs essais
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Papier - Flammarion 9,00
« Avez-vous bien des ennemis ? » Voilà ce qui préoccupe Balzac, dans la lettre
qu’il écrit à son confrère Eugène Sue le 18 novembre 1832. Sue répond sur le
même ton : « Les ennemis ? Oh ! très bien, parfaits et en quantité. » La
course aux honneurs est indissociable de la condition d’écrivain,
particulièrement au XIXe siècle, quand la presse devient toute-puissante et
que les tirages des livres augmentent. Autant de motifs d’envie et de
ressentiment pour nos chers auteurs : Balzac accuse Hugo d’utiliser des
journalistes à sa botte pour l’éreinter, lequel Hugo se brouillera avec Dumas
pour une sombre histoire de rivalité théâtrale ; Lamartine, qui vend ses fonds
de tiroir pour gagner de l’argent, devient la risée de ses pairs ; quant aux
Goncourt, ils crient au plagiat perpétuel : Flaubert a copié leur usage de
l’imparfait, Zola vole le sujet de leurs livres... C’est parce qu’ils sont
écrivains, parce qu’ils savent quel mot fait mouche et fait rire, que leurs
haines sont si savoureuses pour nous, lecteurs. Traits d’esprit, ruses et
dédains, mensonges et duperies : ne boudons pas notre plaisir.
qu’il écrit à son confrère Eugène Sue le 18 novembre 1832. Sue répond sur le
même ton : « Les ennemis ? Oh ! très bien, parfaits et en quantité. » La
course aux honneurs est indissociable de la condition d’écrivain,
particulièrement au XIXe siècle, quand la presse devient toute-puissante et
que les tirages des livres augmentent. Autant de motifs d’envie et de
ressentiment pour nos chers auteurs : Balzac accuse Hugo d’utiliser des
journalistes à sa botte pour l’éreinter, lequel Hugo se brouillera avec Dumas
pour une sombre histoire de rivalité théâtrale ; Lamartine, qui vend ses fonds
de tiroir pour gagner de l’argent, devient la risée de ses pairs ; quant aux
Goncourt, ils crient au plagiat perpétuel : Flaubert a copié leur usage de
l’imparfait, Zola vole le sujet de leurs livres... C’est parce qu’ils sont
écrivains, parce qu’ils savent quel mot fait mouche et fait rire, que leurs
haines sont si savoureuses pour nous, lecteurs. Traits d’esprit, ruses et
dédains, mensonges et duperies : ne boudons pas notre plaisir.
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