AUCUN HOMME NI DIEU ete 2015

William Giraldi

Autrement

  • Conseillé par (Libraire)
    19 janvier 2015

    L'Alaska est une contrée fascinante : espace sauvage par excellence, où la nature a conservé tous ses droits, espace reculé, soumis à ses propres règles. Keelut est un village aux confins de l'Alaska, accessible uniquement par de mauvais chemins, disparaissant sous la neige l'hiver. Cet hiver, particulièrement terrible, qui a fait descendre les loups de leur territoire. Ces loups, affamés, ont enlevé trois enfants. Parmi eux, Bailey, le fils de Vernon et Medora Slone. La mère, effondrée, décide de faire appel à un spécialiste des loups afin qu'il retrouve les os de son fils. Elle ne supporte pas l'idée de ne rien avoir à montrer à son mari lorsqu'il reviendra du front, de ne rien avoir à enterrer ! C'est ainsi que Russell Core débarque dans ce village si spécial, pour tenter de découvrir ce qui est arrivé à l'enfant. Mais parmi tous les animaux, ce n'est sans doute pas le loup le plus dangereux...
    Ce roman noir à l'intrigue palpitante est aussi un roman psychologique sur les rapports que les hommes entretiennent avec la nature, les animaux et leurs pairs... William Giraldi crée une atmosphère pesante, froide et sombre, dont le lecteur ne ressort qu'avec peine. C'est un roman passionnant, un roman dérangeant, un roman impitoyable ! A lire de toute urgence !


  • Conseillé par
    1 novembre 2015

    William Giraldi - son mot préféré : « Ravissement »

    Le mot préféré de la traductrice : J'aime bien les mots à double tranchant, le fait que le mot contienne à la fois l'idée d'extase, de félicité, et en même temps celle d'enlèvement, de rapt. C'est un double sens qu'on entend presque, l'attaque du mot est vorace, brutale, la suite glisse, siffle, chante presque, plus ample et plus douce.
    C'est un bon mot pour traduire une impression de lecture, celle d'avoir été emporté et de s'être en même temps laissé faire parce que c'était irrésistible.
    Et puis, cela me fait inévitablement penser au Ravissement de Lol V. Stein, de Duras, à l'écriture des lisières de la folie, à cette fascination pour le basculement, assez proche au fond des personnages de Giraldi, qui vivent à la frontière de deux mondes géographiques et émotionnels.

    (Contenu publié avec la collaboration du site www.lesmotsdeslivres.fr)


  • Conseillé par
    21 janvier 2015

    Ames sensibles s'abstenir!

    C'est une fiction bien sombre que nous offre William Giraldi pour son premier essai en littérature. Une histoire étouffante annoncée comme « implacable » par Dennis Lehane et « impitoyable » par Daniel Woodrell. Bref, de celle que nous sommes nombreux à aimer lire parce qu'elles nous montre un visage totalement imaginaire de la brutalité du monde et, aussi, de la férocité de certains sentiments. D'aucuns comparent déjà ce livre à « Sukkwan » Island, de David Vann et il est vrai qu'il y a des traits communs à ces deux œuvres : une nature sauvage, des personnages qui basculent, des armes à feux... et une fin qui laisse le lecteur pantelant.

    Russel Core, écrivain qui a connu un certain succès avec un ouvrage sur les loups, reçoit une demande étrange de Medora Slone, dont le fils de six ans a été enlevé par des loups, comme d'autres enfants dans un bled paumé en Alaska, Keelut.

    Core accepte de l'aider. Vernon Slone, l'époux de Medora, ignore tout de ce drame quand il rentre d'Irak où il était allé combattre. D'autres protagonistes traversent cette intrigue policière qui cède régulièrement le pas à un roman plus réaliste. Peinture sans concession de ce grand Nord exsangue économiquement, Keelut est un trou paumé au bout d'un monde sans espoir.

    Lorsque la vérité sur la mort du fils de Medora éclate, Marium, le flic local, Core et Vernon Slone se lancent à la poursuite de la responsable. Un déferlement de violence accompagne leurs quêtes croisées.

    William Giraldi réussit à teinter sa fiction oppressante de naturalisme et de psychanalyse. Un livre qui aurait pu s'appeler « Loups et tabous ». Un premier texte d'une maîtrise assez incroyable, à ne pas conseiller aux âmes sensibles.

    Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u


  • Conseillé par
    7 janvier 2015

    Dans un petit village reculé de l'Alaska alors que l'hiver est particulièrement rude, les loups s'en sont pris à trois enfants. Ils ont quitté leur territoire pour s'aventurer sur celui des homme. Medora Slone mère de la troisième victime, le petit Bailey, écrit à Russell Core un écrivain qui a observé ces bêtes. Elle lui demande de l'aide. Retrouver ce qui reste de son enfant pour elle et pour son mari qui participe à une guerre loin de son pays et où la neige est remplacée par du sable. Russell Core accepte.

    Il y a ce froid terrible que Russell Core n'imaginait pas tout comme le silence des habitants. Un village soudé où les légendes, les mythes remplacent la loi des hommes. A travers ces paysages immaculés, Russell Core cherche durant une journée la trace de la meute. Quand il revient chez Medora Slone, celle-ci a disparu et il fait une découverte terrifiante. Abasourdi, il cherche à comprendre. Pendant ce temps, Vernon Slore blessé doit revenir chez lui et est mis au courant de la situation. Vernon Slore est décidé à retrouver sa femme. La police qui recherche elle-aussi Medora ne pourra pas l'en empêcher ni personne d'autre. Et sa quête est sans pitié.

    Au fil des pages, la violence éclate. Sourde et meurtrière brisant le silence de ces décors enneigés. Sauf que ce livre prend une autre tournure. La tension y est presque insoutenable. On pressent qu'il va se produire quelque chose mais on est loin d'imaginer ce que William Giraldi nous réserve.
    "Les bêtes qui hantent les esprits des hommes damnés", la vengeance et ce qui peut être considéré comme des sorts ou des mythes et qui vont à l'encontre ce que nous croyons nous explosent en pleine figure ! Un roman où la noirceur est contrebalancée et par l'écriture épurée, par ces paysages sublimes où le calme règne, par l'amour qui surgit en fin de ce roman et qui nous laisse sans voix...
    Un roman absolument maîtrisé, implacable et une lecture dont on ne sort pas indemne !