L'Embellie

Auður Ava Ólafsdóttir

Zulma

  • Conseillé par
    23 mai 2013

    Le coup de cœur de Pascale Frey

    Après les " page turner " (des livres dont on ne peut s'empêcher de tourner les pages frénétiquement), on parle aujourd'hui de " feel good book ". Pourquoi recourir à l'anglais ? Parce qu'il faut bien reconnaître que ces trois mots sont plus percutants que " les livres qui nous font nous sentir bien "! Tout cela pour vous dir_e _que_ _le roman d'Audur Olafsdottir, " L'Embellie ", est à la fois un " page turner " et un " feel good book "! Il a paru l'automne dernier, et poursuit sa carrière auprès des lecteurs, suivant le même chemin que " [Rosa candida]( http://www.onlalu.com/site/ouvrages/rosa- candida/)" , publié il y a trois ans.

    L'intrigue est originale, puisqu'en quelques jours, une femme apprend :

    1\. que son mari la quitte (sans oublier d'emporter le toaster et les guirlandes de Noël) car il attend un enfant avec une autre,

    2\. qu'elle a gagné à la loterie un chalet d'été en kit. Elle peut l'installer où elle veut dans le pays et, comme par hasard, va choisir le terrain face à la ferme de son enfance...

    3\. selon toute improbabilité, elle est aussi l'heureuse bénéficiaire de quelques millions de couronnes remportés au loto (il lui est difficile de résister ? aux tickets que des nécessiteux ou des pompiers lui vendent)…

    4\. et d'un enfant, elle qui n'en voulait pas. Ce petit Tumi, qui entend mal et voit guère mieux, est le fils de sa meilleure amie, hospitalisée pour risque d'accouchement prématuré.

    Tout cela paraît loufoque ? Ça l'est, on confirme ! Que cela soit crédible ou pas n'a strictement aucune importance, car dès les premières pages, on tombe sous le charme de ce duo improbable qui s'embarque sur l'unique route du pays (une sorte de 101 version islandaise), pour rejoindre le village natal de la narratrice. Comme l'intrigue se situe en novembre, la nature, la nuit et les éléments (beaucoup de pluie et de brouillard) servent de décors à cette ballade. Cela pourrait être cauchemardesque, c'est au contraire très joyeux, car ces deux personnages hors normes sont habités par une sorte de gaieté, même si en filigrane, une gravité apporte un autre éclairage au récit. Lorsqu'on lit Audur Olafsdottir, on a l'impression de la voir sourire. Tout le monde sait que le sourire est contagieux, alors il ne reste plus qu'à trouver une expression française (ou islandaise) pour le " feel good book… "

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  • Conseillé par
    21 octobre 2012

    Le mari de la narratrice la quitte pour une autre femme. Elle pourrait crier, pleurer, tenter de le faire revenir. Non, cette femme de trente-trois décide de partir en voyage le long de la côte Est de l’Islande en plein mois de novembre. Sa meilleure amie hospitalisée lui demande de garder son fils Tumi. Agé de quatre ans, le petit garçon est affecté d’handicaps auditifs et visuels. La narratrice voudrait refuser car elle ne se sait pas comment s’occuper d’un enfant mais finalement elle accepte. Tous les deux, ils vont prendre la route pour parcourir le tour de l'île.

    La narratrice est traductrice à son compte ce qui lui laisse la liberté de mouvement. Son mariage se conjugue désormais au passé et même si elle ne le montre pas, elle en est affectée. Comme elle est sans attache, un voyage lui fera le plus grand bien, décision qu'elle prend sur un coup de tête. Mais sa meilleure amie hospitalisé pour sa grossesse n’a personne à part elle pour s’occuper de Tumi. Petit garçon sur lequel les gens attardent leur regard. Un enfant calme, différent des autres et réfugié dans sa bulle. Elle accepte et tous deux se lancent dans ce voyage qui les conduit à longer l'île. Une seule route mais des rencontres inattendues, une météo capricieuse et un hasard bienveillant les conduisent à s’installer dans un chalet d’été. Au même lieu où elle passait ses étés enfant puis adolescente. La narratrice possède cette faculté d’accueillir la vie comme elle se présente. Avec ses hauts et ses bas. Sensible, un brin fantasque, étonnante, elle possède un humour détonnant derrière lequel elle se réfugie. Carapace pour dissimuler les fêlures et les blessures. Son compagnon de voyage lui ouvre son monde et tous deux s’enrichissent, s’apportent mutuellement sans qu’il y ait forcément besoin de mots.

    Ce livre possède une grâce aérienne où la poésie s’invite naturellement. Un roman qui est un véritable enchantement et un gros coup de cœur ! Magique, touchant, délicat, drôle et où la nature est omniprésente, il s'en dégage une vraie générosité!

    Contrairement à Rosa Candida, dès les premières pages il s'est produit une étincelle et j’ai su que j’allais aimer ce livre. Peut-être aussi parce ma vision de la vie ressemble à celle de la narratrice...